Juscelino Filho, ministre des Communications du gouvernement du président brésilien de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, a démissionné après avoir été inculpé pour corruption présumée alors qu’il était député.
Le décret qui a officialisé sa démission a été publié mercredi au Journal officiel. Il a été inculpé le mardi 8 avril 2025 par le parquet, devenant le premier membre du gouvernement poursuivi en justice depuis le retour au pouvoir de Lula en janvier 2023, après un premier passage à la présidence de 2003 à 2010.
Selon la presse brésilienne, Juscelino Filho est accusé d’avoir reçu des pots-de-vin en échange de versements de fonds publics parlementaires quand il était député sous l’étiquette de son parti de centre droit Uniao Brasil, en 2022.
Ces fonds étaient destinés à des travaux de goudronnage dans une ville où sa sœur était maire, Vitorino Freire, dans le Maranhao, Etat pauvre du nord-est du Brésil.
« Ma décision de partir est un geste de respect envers le gouvernement et le peuple brésilien », a déclaré Juscelino Filho dans une lettre ouverte justifiant sa démission.
Dans cette lettre, il affirme que les accusations qui pèsent contre lui sont « infondées ».
La Cour suprême (STF) doit à présent décider de l’ouverture ou non d’un procès sur la base des accusations du Parquet.
Les avocats de Juscelino Filho ont publié mardi un communiqué dans lequel ils se disent confiants que « ces accusations seront rejetées, pour absence manifeste de preuves ».
Les affaires de corruption sont un sujet sensible pour Lula. Bien que la justice ait finalement annulé ses condamnations qui lui ont valu 580 jours de prison en 2018 et 2019, une part significative de l’électorat brésilien dit voir en lui un politicien corrompu.
Cette affaire met également à l’épreuve la coalition qui soutient le gouvernement, composée de ministres de différents partis, y compris de centre droit.
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