C’est une première ; les États-Unis suspendent la cyberguerre contre la Russie. En effet, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a ordonné une pause dans toutes les cyberopérations du pays contre la Russie, y compris les actions offensives, ont rapporté ce dimanche 2 mars 2025 plusieurs médias américains.
Cette pause s’inscrit dans un processus plus large de réévaluation des opérations des États-Unis vis-à-vis de la Russie, et sa durée n’est pas clairement définie selon le New York Times.
Sollicité par l’AFP, le Pentagone n’a pas fait de commentaire, invoquant la nécessaire préservation de la sécurité opérationnelle.
Comme les autres opérations clandestines, les actions dans le domaine du cyber ne sont pratiquement jamais commentées par les autorités.
« Il n’y a pas de plus grande priorité pour le secrétaire (Pete) Hegseth que la sécurité du combattant dans toutes les opérations, y compris dans le domaine cybernétique », a déclaré un responsable du Pentagone.
Une pause entre les États-Unis et la Russie, sur fond de conflit russo-ukrainien
Cette pause intervient alors que Donald Trump est en train de conduire un rapprochement historique avec Moscou, amorcé autour de la guerre en Ukraine.
Après avoir été un des principaux soutiens de Kiev contre l’agression russe, Washington, sous l’impulsion de Donald Trump, semble vouloir contraindre l’Ukraine à accepter un cessez-le-feu sans nécessairement se préoccuper des garanties de sécurité, ce que refuse Kiev et fait les affaires de Moscou.
Ce revirement, décidé sans concertation avec les Européens, plonge ces derniers dans le désarroi tant ils ont délégué depuis des décennies la charge de leur sécurité et leur protection à Washington.
La Russie est très régulièrement accusée de conduire contre les pays occidentaux une guerre dite hybride, notamment pour saper leur soutien à l’Ukraine, qui passe par des opérations clandestines physiques et des actions dans les champs immatériels, cyber ou informationnel.
Mais pour Donald Trump, les États-Unis ont d’autres sujets de préoccupation plus pressants que le rapprochement avec la Russie.
« Nous devrions passer moins de temps à nous inquiéter de Poutine, et plus de temps à nous inquiéter des gangs de migrants violeurs, les gros bonnets de la drogue, les meurtriers et les immigrants souffrants de troubles psychiatriques qui entrent dans notre pays – afin de ne pas terminer comme l’Europe! », a-t-il dit dans la nuit de dimanche à lundi sur le réseau Truth Social.
Le conseiller américain à la sécurité, Mike Waltz, interrogé sur CNN dimanche sur ce rapprochement avec la Russie, a réfuté l’idée de cette pause opérationnelle cyber.
« Cela n’a pas été discuté », a-t-il dit. « Il y aura toute sorte de leviers, de la carotte au bâton, pour arriver à mettre un terme à cette guerre ».
© Agence France-Presse