Les autorités gambiennes ont publié ce dimanche 11 mai 2025, la liste des biens appartenant à l’ex-dictateur Yahya Jammeh qui ont été saisis et mis en vente par le gouvernement, après une vague de protestations dans le pays pour réclamer de la transparence dans cette affaire.
Selon une enquête publiée fin avril par le média d’investigation The Republic, ces biens, composés de véhicules, maisons, terrains et matériels agricoles ont été vendus à l’insu du public par les autorités gambiennes, suscitant une vive polémique dans ce petit pays pauvre d’Afrique de l’Ouest.
Leur valeur est estimée à 300 millions de dollars (172 milliards de FCFA).
Ces derniers jours, plusieurs organisations de la société civile ainsi que l’opposition ont réclamé la publication de la liste des biens de M. Jammeh, dictateur resté au pouvoir de 1994 à 2017, mais également celle des personnes à qui ils ont été cédés.
Elles accusent les autorités de les avoir vendus à leurs amis et proches à des prix sous-évalués.
L’affaire a provoqué une vague de protestations dans le pays.
Vendredi 9 mai 2025, 27 membres d’une organisation de la société civile contre les biens spoliés (GALA), ont été arrêtés lors d’une manifestation non autorisée.
Samedi 10 mai 2025, des milliers de personnes sont de nouveau descendues dans les rues de Banjul pour exiger leur libération mais aussi la publication des biens de l’ex-dictateur.
Depuis, le ministère de la Justice a publié les avoirs de ce dernier, assurant qu’ils ont été cédés par l’intermédiaire de divers organismes reconnus par le gouvernement.
Les noms des acheteurs ainsi que les prix de vente seront également publiés, a aussi promis le ministère. L’argent issu de ces ventes devrait servir à indemniser les victimes du régime de l’ex-dictateur, selon les autorités.
Le gouvernement gambien a endossé en 2022 les recommandations d’une commission qui s’est penchée sur les atrocités perpétrées sous l’ère Jammeh, les autorités acceptant de poursuivre 70 personnes, dont M. Jammeh, arrivé au pouvoir à la suite d’un coup d’Etat en 1994 et parti en exil en Guinée équatoriale en janvier 2017.
En décembre 2024, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a approuvé la création d’un tribunal spécial chargé de juger les crimes sous l’ex-dictateur Jammeh.
Avec AFP