L’agresseur de Rebecca Cheptegei a succombé aux brûlures subies lorsqu’il a aspergé d’essence et mis le feu à la marathonienne ougandaise, morte le jeudi 5 septembre 2024, a annoncé ce mardi 10 septembre à l’AFP l’hôpital de l’ouest du Kenya où il était soigné.
Présenté par la police kényane comme le compagnon de l’athlète, Dickson Ndiema Marangach avait été brûlé à 41%, selon l’hôpital, lors de cette attaque mortelle devenue un cas emblématique des violences faites aux femmes.
« Il a développé une insuffisance respiratoire à la suite de graves brûlures des voies respiratoires et d’une septicémie qui ont conduit à sa mort », a déclaré mardi le Moi Teaching and Referral Hospital (MTRH) de la ville d’Eldoret dans un communiqué. Son décès a été constaté lundi vers 18h30 (15h30 GMT), a précisé l’hôpital.
« Nous considérons que justice a été rendue », a commenté auprès de l’AFP le père de l’athlète, Joseph Cheptegei. « Nous ne nous intéressons désormais qu’à enterrer notre fille », a-t-il ajouté, exprimant son épuisement face à cette épreuve.
Le 1er septembre, Dickson Ndiema Marangach, 32 ans, avait arrosé d’essence et embrasé Rebecca Cheptegei alors qu’elle revenait de l’église avec ses deux enfants à son domicile d’Endebess, dans l’ouest du Kenya.
Brûlée à plus de 80% et hospitalisée au MTRH, l’athlète de 33 ans est décédée jeudi. Elle sera enterrée samedi dans le village de sa famille, dans l’est de l’Ouganda.
Selon ses proches, l’attaque a pour origine un différend au sujet du terrain qu’elle avait acheté pour construire sa maison.
Ce meurtre, quelques semaines après sa participation au marathon des Jeux olympiques de Paris (44e), a suscité une émotion et une indignation mondiales.
Le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, a « fermement » condamné ce « meurtre violent », « qui illustre un problème plus large trop souvent ignoré », celui des violences faites aux femmes.
La ville de Paris a annoncé qu’elle donnerait son nom à un site sportif.
Sa mort vient s’ajouter à celles de nombreuses victimes de violences sexistes au Kenya, où l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a recensé 725 femmes tuées dans des meurtres liés au genre en 2022.
Le monde de l’athlétisme a été endeuillé trois fois en trois ans par ce type de meurtres.
En octobre 2021, la prometteuse athlète Agnes Tirop (25 ans), double médaillée de bronze mondiale du 10.000 m (2017, 2019) et 4e des JO de Tokyo sur 5.000 m, avait été retrouvée poignardée à mort à son domicile d’Iten, célèbre lieu d’entraînement pour la course de fond dans la vallée du Rift.
Son mari Emmanuel Ibrahim Rotich est poursuivi pour meurtre. Il nie les accusations. Son procès est en cours.
En avril 2022, une autre athlète bahreïnie d’origine kényane, Damaris Mutua, avait été retrouvée morte à Iten. Son compagnon, en fuite, est soupçonné de l’avoir tuée.
© AVEC AFP