Immigration : l’Algérie refuse de plier et menace à son tour la France

France Algérie

Crédit photo : Anadolu Ajansi

L’Algérie «rejette catégoriquement les ultimatums et les menaces» de la France, a déclaré le 27 février 2025 le ministère des Affaires étrangères, après que Paris a menacé de remettre en cause les accords de 1968 qui accordent un statut particulier unique pour les Algériens.

La France a menacé de remettre en cause ces accords facilitant les conditions de séjour, de circulation et d’emploi des Algériens, sur fond de tensions croissantes ravivées par un attentat à Mulhouse (est). «Dans la montée en cadence de l’escalade (…), l’Algérie n’a pris l’initiative d’aucune rupture et a laissé la partie française en assumer seule la responsabilité pleine et entière», indique le ministère algérien dans un communiqué.

«Réexamen de la totalité des accords»

S’exprimant à l’issue d’un comité interministériel sur l’immigration, le Premier ministre français François Bayrou avait assuré que son «idée n’était pas du tout l’escalade» avec l’Algérie.

Cette réunion s’est tenue après l’attaque à Mulhouse. Le coupable serait  un Algérien de 37 ans, en situation irrégulière. Il était aussi sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français.

«Les victimes (…) sont les victimes directes du refus d’application de ces accords» avec l’Algérie, a affirmé Bayrou.

Ce dernier a aussi annoncé que le suspect avait été présenté «quatorze fois» aux autorités algériennes qui ont toujours refusé de le reprendre.

La France, a-t-il indiqué, va demander à Alger «que soit réexaminée la totalité des accords et la manière dont (ils) sont exécutés», avec un délai d’«un mois, six semaines».

«Réciprocité immédiate» de la part d’Alger

«Pendant ce temps, va être présenté au gouvernement algérien une liste «d’urgence» de personnes qui doivent pouvoir retourner dans leur pays et que nous considérons comme particulièrement sensibles», a-t-il ajouté, sans en préciser le nombre.

L’Algérie «appliquera une réciprocité stricte et immédiate à toutes les restrictions apportées aux mobilités entre l’Algérie et la France», a réagi jeudi le ministère algérien des Affaires étrangères. «Toute remise en cause de l’Accord de 1968 (…) sera suivie de la part de l’Algérie d’une même remise en cause des autres accords et protocoles de même nature», a-t-il ajouté.

Avec AFP

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