Le Congrès espagnol a pris la décision de réformer le système de son visa doré. Cette décision intervient alors que le marché immobilier espagnol traverse une crise majeure.
Dans les métropoles comme Madrid, Barcelone et Valence, les prix ont atteint des sommets historiques, excluant de nombreux résidents locaux de l’accès à la propriété.
Face à cette situation, le gouvernement de Pedro Sánchez a identifié le programme de visa doré comme l’un des facteurs aggravants.
Les associations de défense du droit au logement dénoncent depuis des années les effets pervers de ce dispositif qui, en attirant massivement les capitaux étrangers, a alimenté une spéculation immobilière effrénée.
Depuis son lancement en 2013, le programme espagnol de visa doré a démontré une attractivité remarquable.
L’année 2022 a marqué un record avec 2 462 visas accordés pour des investissements immobiliers, représentant une augmentation de 60% par rapport à 2021.
Au total, plus de 11 000 investisseurs étrangers ont profité de ce dispositif qui permet d’obtenir un permis de résidence contre un investissement minimum de 500 000 euros dans l’immobilier.
Les secteurs de la construction et de l’immobilier haut de gamme ont particulièrement bénéficié de cet afflux de capitaux.
La réforme adoptée par le Congrès des députés prévoit la suppression du volet immobilier du visa doré, sous réserve de validation par le Sénat.
Cette transformation majeure, envisagée pour début 2025, ne signifie pas la fin totale du programme. Les investisseurs étrangers conserveront d’autres options, comme les placements dans les entreprises ou les transferts de capitaux.
Le gouvernement espagnol souhaite ainsi rediriger les investissements vers des secteurs plus diversifiés de l’économie nationale.