Une peine de 12 ans de réclusion a été requise vendredi à Besançon contre un homme de 26 ans accusé d’avoir battu à mort son petit frère de 9 ans pour le « punir » de ne pas avoir fait ses devoirs, en 2018 à Mulhouse (France).
Depuis mercredi, Dylan Owana Bodo est jugé en appel pour « violences volontaires sur mineur de 15 ans ayant entraîné la mort sans intention de la donner« . La cour d’assises du Doubs doit rendre son verdict vendredi après-midi.
Le ministère public, représenté par Marie-Christine Tarrare, a requis une peine inférieure à la condamnation à 15 ans de réclusion criminelle prononcée en première instance.
L’accusé, qui a lui-même grandi au Cameroun dans un contexte de violences, reconnaît avoir battu son frère sur ordre de sa mère, en déplacement à Paris, mais il soutient que les coups n’ont pas tué l’enfant.
Le 16 septembre 2018, Seal-Evan, garçon de 9 ans joyeux et enthousiaste, essuie une volée de gifles et de coups de ceinture dans l’appartement familiale à Mulhouse de la part de son frère aîné, Dylan Owana Bodo, et de sa sœur.
L’enfant crie et insulte son frère qui, empreint de croyances Vaudou, le pense alors « possédé » et « voit rouge, très rouge » : les coups redoublent, à coups de manche à balai, frappé si fort qu’il se brise en trois morceaux sur le corps du petit garçon.
Son autre frère de 11 ans, auquel Seal-Evan est très lié, et la compagne de l’aîné, enceinte, assistent impuissants aux faits.
La séance de correction, en partie enregistrée par la grande soeur, dure de la fin d’après-midi à minuit, avant que Seal-Evan perde connaissance, puis décède.
Selon l’autopsie, les causes du décès sont imprécises mais résultent des conséquences des violences. L’enfant a notamment été asphyxié par l’inhalation du contenu de son estomac pendant un malaise.
La sœur de Seal-Evan, âgée de 25 ans, jugée en première instance aux côtés de son grand frère par la cour d’assises du Haut-Rhin en 2023, avait été condamnée à six ans de prison.
La mère de cette fratrie livrée à elle-même, tout le temps absente du domicile familiale, avait été condamnée à quatre ans de prison pour « complicité de violences volontaires« . Enfin, l’ex-petite amie de l’accusé avait reçu une peine de trois ans de prison avec sursis pour « non-empêchement d’un crime« .
Avec AFP