Aux États-Unis, la réimposition par Donald Trump de droits de douane sur plusieurs produits agricoles européens, dont l’huile d’olive, a redéfini les équilibres d’un marché mondial en pleine mutation.
Ce bouleversement tarifaire, loin d’être un simple ajustement, recompose les rapports de force entre les fournisseurs traditionnels et les nouveaux prétendants, offrant une opportunité rare aux pays du Maghreb. Dans cette dynamique, le Maroc avance ses pions.
Les États-Unis, deuxième consommateur mondial d’huile d’olive avec quelque 360 000 tonnes par an pour une production locale limitée à 20 000 tonnes, sont un marché très dépendant des importations.
Les nouveaux tarifs douaniers imposés par Washington redistribuent ainsi les cartes, favorisant certains exportateurs au détriment d’autres.
L’Union européenne, jusque-là leader incontesté via l’Espagne, l’Italie et la Grèce, est désormais soumise à des droits de douane de 20 %, tandis que la Tunisie se voit appliquer un tarif de 28 %, l’Algérie 30 % et la Syrie 41 %.
En comparaison, le Maroc bénéficie d’un tarif préférentiel de 10 %, qui lui offre un avantage stratégique évident.
Le royaume chérifien, qui a fortement investi ces dernières années dans la modernisation de sa filière oléicole, voit dans cette conjoncture un levier de croissance.
Grâce à la montée en puissance de ses productions biologiques et à la mise en valeur de ses terroirs, notamment Meknès, Taounate et Fès, le Maroc propose une huile d’olive en phase avec les exigences croissantes des consommateurs américains en matière de traçabilité, de durabilité et d’authenticité.
Ce positionnement avantageux pourrait permettre au Maroc de capter une partie importante des parts de marché abandonnées par l’Espagne, qui risque de perdre jusqu’à 40 % de sa présence aux États-Unis.
Toutefois, cette percée reste conditionnée à la capacité du pays à surmonter les effets de la sécheresse et à structurer son offre à l’export.