Dans la journée du 1er septembre 2025, le Burkina Faso a adopté une loi contre l’homos3xualité, prévoyant des peines pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison pour les « auteurs de ces pratiques »… une première dans ce pays ouest-africain.
Jusqu’à présent, aucune loi ne visait particulièrement les personnes homos3xuelles au Burkina Faso. Le projet de loi a été adopté à l’unanimité par les 71 membres non élus de l’Assemblée législative de transition (ALT), qui fait office de Parlement depuis la prise de pouvoir de la junte, il y a près de trois ans.
« La loi prévoit une peine d’emprisonnement qui va de deux à cinq ans et des peines d’amende », a déclaré le ministre de la Justice, Edasso Rodrigue Bayala, dans un reportage diffusé sur la télévision nationale du Burkina (RTB).
Il a précisé que pour les ressortissants étrangers, la peine serait une expulsion du pays. La junte du Burkina Faso est dirigée par le capitaine Ibrahim Traoré, 37 ans, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en septembre 2022.
Il mène depuis une politique souverainiste et hostile à l’Occident dont il critique notamment certaines « valeurs ». Le pays s’est par ailleurs rapproché de nouveaux partenaires comme la Russie ou l’Iran.
« Sensibilisation »
La pénalisation de l’homos3xualité s’inscrit dans une loi plus large réformant le Code des personnes et des familles.
Ce nouveau Code modifie également les conditions d’octroi de la nationalité burkinabè via le mariage, imposant désormais aux étrangers un délai de cinq à sept ans avant de pouvoir l’obtenir. Les mariages religieux et coutumiers sont également désormais reconnus légalement.
Ce nouveau Code doit être promulgué par le capitaine Traoré et sera « vulgarisé à travers une campagne de sensibilisation », selon le garde des Sceaux.
En août 2023, le Conseil supérieur de la communication, l’organe régulant les médias, avait décidé « d’interdire de diffusion les chaînes de télévision faisant la promotion de l’homos3xualité ».
Le Mali, allié du Burkina, avait adopté une loi pénalisant l’homos3xualité en novembre 2024. Les relations entre les personnes de même s3xe sont interdites dans un tiers des pays du monde et peuvent être dans certains d’entre eux passibles de prison voire de peine de mort.
En Afrique, une majorité de pays ont des législations qui interdisent et répriment l’homosexualité: c’est le cas d’une trentaine d’Etats sur 54.
En Tanzanie, Zambie, Sierra Leone et Gambie, les relations entre personnes du même s3xe sont punies d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à la perpétuité. Au Nigeria, Kenya et Malawi, les peines de prison pour homosexualité peuvent atteindre 14 ans.
Malgré une tendance mondiale à la décriminalisation, une grande partie du continent africain et certaines parties de l’Asie connaissent une « régression troublante », s’inquiétait l’an dernier l’Association internationale des personnes lesbiennes, gays, bis3xuelles, trans et inters3xes (Ilga World).
Avec AFP