Une minute de silence a été observée en mémoire du défunt président nigérian Muhammadu Buhari lors du match Nigeria-Algérie, a annoncé la CAF sur sa page Facebook.
L’ex-président nigérian Muhammadu Buhari, qui avait quitté le pouvoir en 2023, est mort ce dimanche 13 juillet 2025 à Londres à 82 ans « des suites d’une longue maladie », ont indiqué la présidence nigériane et son ancien porte-parole.
Buhari a gouverné le Nigeria d’une main de fer en tant que militaire dans les années 1980, avant de se réinventer en « démocrate converti » et de diriger le pays le plus peuplé d’Afrique de 2015 à 2023.
Ce musulman de 82 ans, originaire du nord du pays, a marqué l’histoire politique du pays en devenant, en 2015, le premier candidat d’opposition à battre un président sortant dans les urnes.
« La famille de l’ancien président a annoncé le décès de Muhammadu Buhari cet après-midi dans une clinique à Londres », a annoncé sur les réseaux sociaux son ancien porte-parole Garba Shehu.
Le président en exercice, Bola Ahmed Tinubu, a lui indiqué dans un communiqué que son prédécesseur était mort à Londres vers 15H30 GMT « à la suite d’une longue maladie », sans davantage de précision.
Tinubu a dit d’être entretenu avec l’épouse de M. Buhari et avoir chargé le vice-président Kashim Shettima de se rendre au Royaume-Uni pour rapatrier le corps au Nigeria. Les drapeaux seront mis en berne en hommage au défunt, a-t-il indiqué.
Les fréquents déplacements de M. Buhari à l’étranger pour des soins médicaux durant sa présidence avaient suscité des critiques sur le manque de transparence du gouvernement, et des inquiétudes quant à la vacance du pouvoir durant ses longues absences.
Ses détracteurs affirmaient que ses voyages à l’étranger illustraient l’état défaillant du système de santé nigérian.
– histoire de rats –
La semaine dernière, son ancien porte-parole a publié un livre dans lequel, selon les médias locaux, il admet avoir inventé une histoire en 2017 à propos d’une invasion de rats dans les bureaux de la présidence — un stratagème destiné à détourner l’attention du public concernant la santé de M. Buhari.
À l’époque, M. Buhari avait passé près de trois mois au Royaume-Uni pour y recevoir des soins.
« Lorsque les journalistes ont insisté pour savoir pourquoi le président travaillait toujours depuis chez lui, même s’il était censé avoir récupéré et pouvoir travailler au bureau, j’ai expliqué que le bureau, inutilisé depuis longtemps, nécessitait des rénovations parce que des rats avaient peut-être rongé des câbles », a écrit Garba Shehu selon les médias locaux.
Sa victoire électorale en 2015, dans un pays où la réélection d’un président en exercice semblait acquise, avait été perçue comme une rare opportunité de changement pour le Nigeria.
Mais son accession au pouvoir n’a pas permis de résoudre les problèmes persistants du pays, notamment la corruption, l’insécurité et les difficultés économiques auxquelles est confronté ce pays pétrolier.
Malgré les préoccupations concernant sa santé fragile, ses politiques économiques contestées, les critiques sur l’efficacité de sa lutte contre la corruption, et la persistance de l’insécurité, il a été réélu pour un second mandat en 2019.
Dans une tribune publiée en 2020 dans le New York Times, l’écrivaine nigériane Chimamanda Ngozi Adichie écrivait que son mandat avait été « un échec de leadership », accusant son gouvernement d’être « inefficace depuis longtemps, avec une forme d’indifférence assumée ».
Avec AFP