L’homme d’affaires camerounais soupçonné de multiples agressions sexu3lles et vi0ls, Hervé Bopda, a été placé en détention provisoire dans une prison de Douala, a indiqué ce jeudi 29 février 2024 son avocat à l’AFP.
« Il a été transféré à la prison de New Bell ce soir à 18h », a indiqué Me Roland Ojong-Ashu, précisant que l’homme, en garde à vue depuis un mois, a été placé en « détention provisoire » pour que « le juge d’instruction mène davantage d’investigations ».
Selon les indications de l’avocat du mis en cause, « douze personnes ont porté plainte ».
Depuis mi-janvier, plus de 70 témoignages anonymes comportant des accusations d’agression sexuelle ont été relayés sur les réseaux sociaux par un blogeur camerounais.
Un hashtag (#StopBopda), né de la vague d’indignation des internautes, avait alors été repris plusieurs centaines de milliers de fois sur X, bénéficiant notamment de la mobilisation d’artistes, de sportifs et d’influenceurs très suivis à travers le continent africain.
La procédure s’était accélérée lorsque l’ordre des avocats et la Commission des droits de l’Homme du Cameroun avaient, en réaction au retentissement de l’affaire, réclamé l’ouverture d’une enquête.
« La pression a fini par payer. C’est une victoire d’étape, parce que désormais, il ne sera plus un danger », se réjouit auprès de l’AFP, Bergeline Domou, militante des droits humains et signataire d’une lettre ouverte aux autorités pour exiger l’interpellation de Bopda.
« Hormis la pression populaire, on ne peut pas dire pour quelle raison mon client est en détention », a déclaré Me Ojong Ashu qui avait déjà dénoncé une « détention arbitraire » pour qualifier le mois passé en garde à vue par son client.
Il a ajouté avoir déposé une demande de remise en liberté immédiate auprès du procureur, l’audience devrait avoir lieu le 6 mars.
Hervé Bopda avait été présenté au moment de son interpellation fin janvier au Cameroun par la radiotélévision publique CRTV comme « un suspect soupçonné d’avoir violé ou agressé sexuellement un très grand nombre de jeunes filles ».
Le gouvernement camerounais avait également réagi en fin janvier, par l’intermédiaire de la ministre de la promotion de la femme et de la famille se réjouissant « de la saisine des autorités judiciaires compétentes en vue d’établir la matérialité des faits ».
Avec AFP
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