Le chef de la junte en Guinée, le général Mamadi Doumbouya, a retiré une concession minière de bauxite exploitée par une filiale du géant émirati, Emirates Global Aluminium (EGA), qu’il a ensuite attribué à une nouvelle société publique, selon une série de décrets.
Guinea Alumina Corporation (GAC), filiale du géant minier des Émirats arabes unis, Emirates Global Aluminium, exploitait l’une des plus grandes mines de bauxite du pays dans la région de Boké, dans le nord-ouest de la Guinée.
Selon un décret signé par le général Mamadi Doumbouya et lu soir à la télévision publique, la RTG, « est et demeure retirée à compter de la date de signature du présent décret la concession minière accordée à la société Guinée Alumina Corporation ».
Les autorités guinéennes ont justifié cette décision par « le non-respect » par la GAC des obligations prévues par le code minier du pays, sans plus de détail.
M. Doumbouya a également procédé à la création d’une nouvelle société minière publique baptisée Nimba Mining Company SA (NMA) et désormais chargée de l’exploitation de la concession, selon un décret distinct également lu à la télévision nationale.
Cette décision intervient dans un contexte de renforcement du contrôle de l’État sur les ressources naturelles du pays. La junte a retiré ces derniers mois leurs permis d’exploitation à des dizaines de sociétés minières étrangères et locales dans le pays.
Le général Doumbouya, arrivé au pouvoir par la force après avoir renversé en septembre 2021 le président civil Alpha Condé, a fait de l’exploitation des ressources minières l’une de ses priorités.
La Guinée, pays d’Afrique de l’Ouest doté d’un riche sous-sol, est considérée comme l’un des premiers producteurs mondiaux de bauxite, utilisé pour la production de l’aluminium. Elle possède aussi des gisements de fer, de diamants, d’or et d’uranium.
Mais les retombées de leur exploitation sont notoirement inéquitables, profitant largement aux compagnies et peu à la population.
Les experts invoquent l’insuffisance des investissements dans le développement d’un tissu économique local, le manque d’infrastructures primordiales comme les routes, une corruption réputée endémique ou encore les lacunes des textes en vigueur.
Malgré ses richesses naturelles, la Guinée reste un des pays les plus pauvres du monde.
Avec AFP