Guinée : l’ex-président Alpha Condé sort du silence pour une des rares fois après le coup d’Etat

Crédit photo : Larousse

L’ex-président de la Guinée Alpha Condé, renversé par un coup d’Etat en 2021, a dénoncé le 15 mars 2025 une volonté du nouveau gouvernement de « soumettre » l’opposition après la suspension pour trois mois la veille de son parti par les militaires.

Le gouvernement dirigé par le général Mamadi Doumbouya a annoncé le 14 mars la suspension pour trois mois de 28 partis, parmi lesquels deux des principaux du pays : le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) de l’ex-président Alpha Condé installé à l’étranger et le parti de l’opposant en exil Sidya Touré, l’Union des forces républicaines (UFR).

Selon le gouvernement, ces partis ont manqué à leurs obligations de fournir un compte bancaire ou de tenir un congrès au cours des trois derniers mois.

Les militaires ont également prononcé la dissolution de 27 partis et mis sous observation quatre autres formations politiques, après avoir indiqué vouloir organiser des élections cette année.

Ils ont autorisé 75 partis à poursuivre leurs activités politiques de même que 24 autres formations, dont celle de l’opposant en exil Cellou Dalein Diallo, mais sous réserve d’organiser un congrès au cours des 45 prochains jours.

Ces décisions interviennent dans un climat tendu marqué par la disparition de plusieurs opposants à la junte et une restriction sévère des libertés.

« La junte veut vous faire taire. Elle tente de vous imposer un choix qui n’est pas le votre: celui de la soumission et du renoncement », a écrit dans une publication sur les réseaux sociaux M. Condé, qualifiant la suspension et la dissolution des partis de « non-événement ».

Dans un communiqué publié le 14 mars, les Forces vives de Guinée (FVG), un collectif regroupant les principaux partis d’opposition et des organisations de la société civile, ont également dénoncé une volonté de la junte « d’affaiblir voire d’éliminer de la scène politique les partis les plus représentatifs du pays ».

Elles disent « rejeter catégoriquement cette tentative de mise sous tutelle des partis politiques » et appellent tous les citoyens à « se mobiliser avec la plus grande combativité pour défendre leurs droits et libertés ».

Le gouvernement en Guinée s’était initialement engagée sous la pression internationale à céder le pouvoir à des civils élus avant la fin de l’année 2024, promesse qu’elle n’a pas tenue.

Le général Mamadi Doumbouya a promis dans ses vœux du Nouvel an que 2025 serait une « année électorale cruciale pour parachever le retour à l’ordre constitutionnel ».

Le 5 mars, le Premier ministre civil Amadou Oury Bah a également affirmé qu’un référendum ainsi que des élections présidentielle et législatives se tiendront dans l’année pour un « retour effectif » à l’ordre constitutionnel, sans donner de calendrier.

Avec AFP

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