Le barreau de Guinée a annoncé ce mercredi 16 juillet 2025, la suspension de son boycott depuis trois semaines des cours et tribunaux du pays pour notamment protester contre l’enlèvement d’un de leurs membres.
L’avocat Mohamed Traoré a été enlevé dans la nuit du 23 au 24 juin 2025 à son domicile dans la banlieue de Conakry par des hommes encagoulés qui l’ont maltraité avant de le relâcher au bout de quelques heures, selon le barreau de Guinée.
Il était membre de l’organe législatif mis en place par la junte, avant de démissionner début 2025. Connu pour sa liberté de ton, il s’est depuis éloigné des militaires arrivés au pouvoir en 2021 après avoir renversé le président civil Alpha Condé.
Selon le barreau, ceux qui l’ont attaqué lui reprochaient de critiquer la junte.
Le boycott, entamé le 24 juin, visait aussi à réclamer une poursuite contre les auteurs de l’enlèvement de Me Traoré et une audience avec le chef de la junte, le général Mamadi Doumbouya.
« Le barreau a décidé de lever le mot d’ordre » de boycott, a déclaré à la presse son porte-parole Moussa Diallo, à l’issue d’une réunion en présence de Me Traoré.
Les nombreux procès en attente à cause du boycott ont aussi motivé sa suspension, a indiqué à l’AFP un responsable du barreau.
L’enlèvement de M. Traoré est le dernier en date d’une longue série de restrictions sévères des libertés instaurées par la junte accusée d’exactions régulières.
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