La Guinée équatoriale vient de franchir une nouvelle étape dans sa stratégie énergétique en annonçant un projet majeur d’exportation de gaz naturel liquéfié.
En effet, en Guinée équatoriale, l’électricité provient essentiellement du gaz naturel, auquel s’ajoute une part plus modeste d’hydroélectricité. Quant au solaire et aux autres énergies renouvelables, ils demeurent marginaux, sans qu’aucune initiative de grande ampleur ne soit encore engagée.
Dans ce contexte, le vendredi 25 juillet 2025, le gouvernement a confié à Afreximbank la mission de structurer le financement du projet EG‑27 LNG, une infrastructure gazière colossale estimée à 4,5 milliards de dollars.
Ce projet est conçu pour l’exportation de gaz naturel liquéfié, et il vient consolider le rôle central du gaz dans la stratégie énergétique du pays. Aucun virage vers une diversification énergétique n’est envisagé à court terme.
Par ailleurs, l’ambition du projet est claire : produire environ 2,4 millions de tonnes de GNL par an pendant 20 ans, à partir des réserves du bassin offshore Rio Muni, estimées à 3,8 trillions de pieds cubes. Une entreprise d’envergure, qui intervient alors même que le contexte économique du pays reste fragile.
Après une modeste reprise de 0,9 % en 2024, la Banque mondiale prévoit une contraction du PIB de 3,1 % en 2025. La Guinée équatoriale reste dépendante des hydrocarbures, qui ont représenté près de 90 % des recettes d’exportation en 2023. Cette dépendance pèse lourdement sur la capacité du pays à absorber les chocs économiques et à se projeter dans une transition durable.
Alors que plusieurs pays africains – du Sénégal au Kenya – multiplient les investissements dans le solaire, l’éolien ou l’hydroélectricité, la Guinée équatoriale, elle, reste fidèle au gaz. Le projet EG‑27 LNG, entièrement tourné vers l’export, ne prévoit aucune intégration industrielle locale ni initiative liée à la transition énergétique, selon les documents disponibles.
Ce choix stratégique n’est pas nouveau. Le pays exploite déjà deux unités de liquéfaction, Alba LNG et Punta Europa LNG, qui traitent le gaz issu des champs offshore matures d’Alba et d’Alen. Avec EG‑27, la Guinée équatoriale prolonge un modèle économique centré sur l’exploitation intensive de ses ressources gazières, avec une production étalée sur deux décennies.
À travers ce projet, le pays cherche à conserver sa place dans le paysage régional du GNL, alors que de nouveaux acteurs comme le Cameroun, le Sénégal ou le Mozambique entrent progressivement dans la course.
En misant à nouveau sur le gaz, la Guinée équatoriale confirme son cap économique et énergétique. Avec ce projet d’exportation de gaz de 4,5 milliards de dollars, le pays réaffirme sa volonté de rester un acteur incontournable sur le marché africain du GNL, quitte à repousser les grands virages vers une transition énergétique plus durable.