C’est un pari risqué que vient de faire le lieutenant-colonel Mamadi Doumbouya.
En pleine tempête sociale, le chef de la junte guinéenne a désigné mardi Amadou Oury Bah comme nouveau Premier ministre, en remplacement de Bernard Goumou limogé il y a 8 jours.
Confronté à un large mouvement de contestation syndicale qui paralyse le pays depuis lundi, Mamadi Doumbouya joue la carte de l’apaisement avec ce fin connaisseur de la scène politique guinéenne.
Âgé de 65 ans, Amadou Oury Bah passe pour un homme de consensus, à même de renouer le dialogue avec les partenaires sociaux.
Sa nomination est aussi analysée comme un message d’ouverture en direction de la communauté peule, dont est issu le nouveau chef du gouvernement.
Celle-ci s’est largement désolidarisée de la junte après le traitement infligé ces deux dernières années à Cellou Dalein Diallo, son leader historique.
« Mamadi Doumbouya a reconnu s’être mis tout le monde à dos. Il fallait apaiser la situation et promouvoir la réconciliation », confie une source à nos confrères de Jeune Afrique.
De fait, le président de transition se retrouve acculé et espère sans doute que ce profil consensuel saura désamorcer les tensions.
Pour l’heure, Amadou Oury Bah bénéficie d’une image positive auprès de la classe politique guinéenne dans son ensemble.
Aux dires d’observateurs, cet ex-opposant redevenu allié objectif du pouvoir a le pragmatisme nécessaire pour mener à bien une transition compliquée.
La suite dira s’il saura trouver le difficile équilibre entre compromission et fermeté.
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