C’est un pari à quitte ou double que vient de faire Mamadi Doumbouya, le Président de la transition en Guinée Conakry.
En nommant, ce mardi 27 février, un nouveau Premier ministre en la personne de l’économiste Amadou Oury Bah, le lieutenant-colonel Mamadi Doumbouya tente de sortir de l’impasse politique et sociale actuelle.
Alors que le pays est à l’arrêt depuis deux jours en raison d’une mobilisation syndicale d’ampleur inédite, le nouveau chef du gouvernement fait face à un immense défi.
Celui de renouer le dialogue et de satisfaire les revendications populaires. Au menu : baisse des prix alimentaires, fin des arrestations de journalistes et amélioration du pouvoir d’achat des fonctionnaires.
Agé de 65 ans, ce technocrate habitué des arcanes du pouvoir semble avoir le profil de l’emploi.
Réputé bon négociateur, il a l’avantage de ne pas froisser les susceptibilités des syndicats, dont il a déjà croisé la route lors de précédentes crises.
Pour autant, le répit risque d’être de courte durée pour la junte, dont la popularité s’érode à vitesse grand V. Car le mécontentement actuel est bien plus profond.
En deux ans et demi, les promesses de changement du colonel Doumbouya n’ont pas tenu. La vie reste chère pour le Guinéen moyen, quand elle ne devient pas carrément impossible avec un chômage endémique.
Surtout, malgré les beaux discours, les militaires au pouvoir se sont révélés tout aussi autoritaires et répressifs que leurs prédécesseurs.
Un divorce parait se dessiner à l’horizon avec la population. Et la nomination d’un énième Premier ministre ne suffira pas à lui redonner confiance.
Le réveil pourrait être douloureux si la politique actuelle ne fonctionne pas. Le compte à rebours est déjà lancé avec cette grève.
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