Parti chercher une vie confortable en Russie, un jeune Togolais s’est retrouvé malgré lui dans le traquenard de l’armée russe en plein conflit avec l’Ukraine, le privant de sa liberté et de ses ambitions.
Le 12 avril 2025, le média United 24 a mis en ligne, sur sa plateforme YouTube, un entretien effroyable accordé à Koulékpato Dosseh, ancien enseignant vacataire et diplômé d’une licence en Histoire.
Lui qui espérait voyager au pays de Poutine dans le but de poursuivre ses études et de financer ses activités agricoles entreprises au Togo, s’est rendu compte, bien trop tard, qu’il s’enrôlait dans l’armée russe.
« Tout a commencé quand, avec un frère, j’essayais d’établir tous les papiers pour être à jour sur le sol russe.
On se renseignait sur les démarches, mais dû à l’incompréhension de langue, on a signé de papiers qui au final étaient des contrats de guerre », a avoué Dos (comme il se fait surnommer); la gorge enrouée.
Durant une vingtaine de minutes, le ressortissant togolais a mis à nu les dessous des conditions horribles dans lesquelles vivent les sinistrés et surtout les promesses d’un avenir radieux qu’on lui a promis.
« C’est atroce et inhumain, je ne dormais plus »
« A l’entrainement, je n’imaginais pas que les choses seraient rudes à ce niveau. Mais en intervalle de 15 à 20 minutes j’ai vu plus de trois personnes tomber sous mes yeux. C’est atroce et inhumain, je ne dormais plus », confie-t-il.
Avant de continuer : « Ce qu’on enseigne sur le terrain d’entrainement est très différent de ce qui se passe au front. Là-bas, seul Dieu te protège.
En Russie, au départ, j’étais destiné à faire de l’approvisionnement sans aller au front. Mais pour une raison ou une autre, d’autres personnes dans l’équipe m’ont poussé vers là ».
Actuellement détenu en Ukraine, le Togolais fait face à une autre condition de vie qu’il n’avait pas envisagée. En effet, dans ces affres qu’ils vivaient, il a perdu les fonctions d’un pied et aussi d’une main.
Aujourd’hui encore, son avenir reste flou. Il affirme n’avoir reçu aucun signe de la Russie, ni celui de son pays d’origine. « Ma dernière communication avec ma sœur est survenue le jour où je partais au front. Depuis plus rien. Ni de la Russie, ni du Togo ».