Le soutien occidental à l’Ukraine pourrait aller au-delà de la seule livraison d’armes, a confirmé jeudi le chef d’état-major français des Armées, après des déclarations controversées du président Macron indiquant qu’un déploiement de troupes au sol n’était « pas exclu ».
Selon le général Thierry Burkhard, qui recevait à Paris son homologue suédois Micael Byden, Kiev ne réclame pas de soutien en termes d’hommes mais l’Otan, que la Suède vient de rejoindre, doit se préparer à toutes les éventualités.
« L’armée ukrainienne (…) combat très courageusement, avec déjà une remarquable efficacité. La guerre prendra fin quand la Russie arrêtera d’attaquer« , a déclaré le chef d’état-major français en marge d’une conférence de presse.
Selon lui, le président russe Vladimir Poutine « a construit sa manœuvre avec l’idée que les Occidentaux n’iront jamais en Ukraine mais qu’ils se contenteront de fournir des armes. Il faut lui montrer qu’il ne pourra pas utiliser cette logique pour aller au bout, parce que cette idée n’est pas juste ».
Fin février, le président Macron avait déclaré que l’envoi de militaires occidentaux en Ukraine ne pouvait « être exclu », tout en précisant que rien de tel n’était décidé pour l’instant. Malgré la controverse déclenchée en France et au sein de l’Alliance atlantique, il avait ensuite assumé des mots selon lui « pesés » et « mesurés », tout en refusant une « logique d’escalade » avec Moscou.
« L’intention du président de la République est de faire comprendre à Vladimir Poutine que l’on est conscient de ce qui se joue en Ukraine », a insisté le général Burkhard.
« Une guerre fait rage en Europe. Nous ne pouvons pas laisser cela devenir normal« , a déclaré pour sa part le général Byden. « La Suède est prête à assumer ses responsabilités, la dissuasion et la défense ».
En janvier, le commandant en chef des forces armées suédoises avait affirmé que les Suédois devaient « se préparer mentalement à la guerre ».
Les échanges militaires entre France et Suède seront élargis à des domaines comme le combat en zone polaire ou la défense civile au service de la cohésion nationale, sur laquelle la Suède est souvent citée en exemple, selon l’état-major français.
La Suède a réactivé en 2015 son concept de « défense globale », touchant toutes les strates de la société, après l’occupation de la Crimée par la Russie l’année précédente. Un ministre de la Défense civile a même été nommé.
Sur le plan militaire, Stockholm a réintroduit en 2017 une conscription limitée, rouvert l’année suivante une garnison sur l’île de Gotland, dans la mer Baltique, et massivement augmenté ses dépenses de défense après les avoir réduites pendant la Guerre froide.
Avec AFP
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