Ce mardi 11 novembre 2025, la Guinée a officiellement lancé les opérations du projet minier de Simandou, considéré comme l’un des plus vastes gisements de fer inexploités au monde.
La cérémonie d’inauguration marque une étape historique pour le pays, qui aspire à devenir un acteur majeur du marché mondial du fer.
Le complexe de Simandou, situé dans le sud-est du pays, est au cœur d’un ambitieux programme qui combine exploitation minière, construction d’un chemin de fer de près de 600 kilomètres et développement d’un port minéralier sur la côte atlantique.
Ce réseau intégré permettra d’acheminer le minerai de fer à haute teneur vers les marchés internationaux.
Le projet est porté par un consortium regroupant la compagnie anglo-australienne Rio Tinto, le groupe chinois Winning Consortium Simandou (WCS) et la société nationale guinéenne de patrimoine minier.
Cette collaboration public-privé vise à garantir un partage des bénéfices et une meilleure intégration du projet à l’économie locale.
Les estimations prévoient une production annuelle pouvant atteindre jusqu’à 120 millions de tonnes de minerai de fer, avec une teneur moyenne avoisinant les 65 %.
Ce niveau de qualité place Simandou parmi les gisements de fer les plus compétitifs du monde, à un moment où la demande mondiale en acier reste soutenue.
Les autorités guinéennes espèrent que cette exploitation stimulera la création d’emplois, favorisera la formation de main-d’œuvre locale et renforcera les recettes publiques.
Pour le gouvernement, Simandou représente un levier décisif pour diversifier une économie longtemps centrée sur la bauxite.
Malgré les promesses économiques, plusieurs enjeux demeurent. Les infrastructures nécessaires ont exigé des investissements considérables et les travaux de la voie ferrée traversent des zones à forte densité rurale, soulevant des questions environnementales et sociales.
La réussite du projet dépendra également de la stabilité du cadre juridique et de la capacité du pays à assurer une gouvernance transparente. Les partenaires internationaux surveillent attentivement la manière dont les revenus issus du fer seront redistribués au profit des populations.
L’entrée en phase opérationnelle du gisement démontre la volonté du pays de tirer parti de ses ressources naturelles tout en cherchant à bâtir une économie plus autonome. Simandou pourrait ainsi transformer durablement le paysage économique guinéen et renforcer la place du pays sur la scène minière internationale.