L’ancien ministre des Finances ghanéen, Ken Ofori-Atta, a été déclaré en fuite par le procureur spécial du Ghana le 12 février, qui le soupçonne d’avoir causé de lourdes pertes financières à l’État en menant d’importantes transactions jugées suspectes avec des fonds publics.
« Vous avez deux choix : soit vous revenez volontairement et vous vous présentez devant la justice, soit le Bureau du Procureur spécial (OSP) forcera votre retour », a averti Kissi Agyebeng, procureur spécial lors d’une conférence de presse, précisant que l’ancien ministre qu’il a qualifié de « fugitif » était recherché pour des accusations de corruption et de gestion financière frauduleuse.
Selon M. Agyebeng, Ken Ofori-Atta, ministre des Finances sous le mandat de l’ancien président Nana Akufo-Addo, a permis l’utilisation de fonds publics pour le projet controversé de construction d’une imposante cathédrale nationale.
Cette dernière imaginée par Nana Akufo-Addo comme une offrande à Dieu après sa victoire électorale à la présidentielle de 2016, devait être financée par des fonds privés.
Mais des révélations selon lesquelles 58 millions de dollars de deniers publics auraient été dépensés, associées à des allégations d’irrégularités financières, ont suscité dernièrement l’indignation dans l’opinion publique.
La justice reproche notamment à l’ancien ministre d’avoir validé le prélèvement de 11,8 millions de dollars des caisses de l’Etat à la demande du chef de cabinet de l’ancien président.
Bien que les fonds aient été débloqués, la construction de la cathédrale est restée à l’arrêt ces deux dernières années.
Les critiques reprochent à M. Ofori-Atta de ne pas avoir assuré une supervision adéquate avant d’approuver les paiements.
Les autorités ghanéennes n’ont pas révélé où se trouve actuellement M. Ofori-Atta.
Le gouvernement du nouveau président John Mahama a déclaré une tolérance zéro envers la corruption.
Avec AFP