Au Ghana, le Président Nana Akufo-Addo a surpris en annonçant qu’il attendrait la décision de la Cour suprême avant de se prononcer sur le projet de loi très controversé visant à réprimer sévèrement les droits des personnes LGBTQ. Un rebondissement inattendu dans ce dossier brûlant.
La semaine dernière, les députés ghanéens ont approuvé ce texte qui prévoit des peines de prison allant jusqu’à 5 ans pour la promotion d’activités LGBTQ.
Un durcissement législatif dénoncé par les défenseurs des droits humains mais soutenu par une grande partie de la population du conservateur pays ouest-africain.
Mais lundi, le chef de l’État a fait une déclaration pour le moins inattendue.
« Le projet de loi ne m’est pas encore parvenu », a-t-il expliqué, précisant attendre le feu vert de la Cour suprême saisie par un citoyen contestant le texte.
Nana Akufo-Addo était pourtant censé promulguer rapidement cette loi, très populaire auprès de l’opinion publique.
Son habituelle prudence sur les sujets de société pourrait cependant expliquer ce répit surprise alors que les critiques internationales se multiplient.
Les États-Unis et même le ministère ghanéen des Finances ont exprimé leurs vives inquiétudes, évoquant des risques de pertes financières pour le pays.
La Banque mondiale menacerait de suspendre une aide de plusieurs milliards de dollars si le texte entrait en vigueur.
Dans un plaidoyer pour l’apaisement, le Président a assuré que son pays ne « reculera pas sur l’État de droit et les droits humains ». Un message à double tranchant alors que plusieurs États africains criminalisent toujours l’homos3xualité.
Le sort de cette loi pourrait tenir à l’issue de la bataille juridique.
Mais cette prise de distance temporaire d’Akufo-Addo laisse planer le flou sur sa position définitive, à 6 mois de la présidentielle de décembre 2024.
© Avec AFP
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