Le nouveau président élu du Ghana, John Mahama, a prêté serment ce mardi 7 janvier 2025 à Accra, la capitale ghanéenne, en présence d’une vingtaine de chefs d’États africains et succède ainsi à Nana Akufo-Addo qui quitte le pouvoir après deux mandats.
« Ma réélection est un événement historique qui vaut la peine d’être répété », a déclaré le nouveau président de 66 ans lors de son investiture devant une large foule rassemblée sur la place de l’Indépendance arborant les couleurs verte, rouge, noire et blanche de son parti, le National Democratic Congress (NDC).
Elu en décembre avec 56,6% des voix, John Mahama, qui avait déjà été président du pays entre 2012 et 2017, marque le retour au pouvoir du NDC après huit ans de domination du New Patriotic Party (NPP).
Sa vice-présidente, Jane Naana Opoku-Agyemang, première femme à accéder à cette fonction au Ghana, a elle aussi prêté serment.
Une vingtaine de chefs d’Etats africains étaient présents pour l’investiture, dont Bola Ahmed Tinubu (Nigeria), Bassirou Diomaye Faye (Sénégal), Ibrahim Traoré (Burkina Faso), William Ruto (Kenya), Félix Tshisekedi (République démocratique du Congo), Brice Oligui Nguema (Gabon), Julius Maada Bio (Sierra Leone), Mamadi Doumbouya (Guinée), ainsi que plusieurs anciens présidents et chefs de gouvernements.
Le nouveau président John Mahama hérite d’un Ghana malade
Premier producteur d’or en Afrique et deuxième exportateur mondial de cacao, le Ghana est depuis plusieurs années un exemple de démocratie stable, où les principaux partis politiques, le NPP et le NDC occupent la présidence successivement depuis le retour du pays au multipartisme en 1992.
La campagne électorale avait été dominée par les préoccupations économiques des 34 millions de Ghanéens confrontés à un coût de la vie élevé.
Le Ghana commence juste à sortir la tête de la pire crise économique qu’a traversée le pays depuis des années, avec une inflation qui a culminé à 50% fin 2022, ce qui avait contraint les autorités à recourir à un prêt de trois milliards de dollars du Fonds monétaire international (FMI).
Bien que l’inflation ait été ramenée à environ 23% et que d’autres indicateurs macroéconomiques se soient stabilisés, les difficultés économiques sont restées pour beaucoup un enjeu électoral majeur.
« Nous avons aujourd’hui l’opportunité de reconfigurer notre pays », a ajouté le président, vêtu d’une tenue traditionnelle du nord du pays appelée « fugu ».
« Je n’ai jamais été aussi fière d’être ghanéenne ! L’énergie qui règne ici est incroyable, et je peux sentir l’espoir et la détermination dans l’air. Je fais confiance au président Mahama pour investir dans l’éducation et offrir des opportunités aux jeunes comme moi. C’est l’aube d’une nouvelle ère ! », s’est enthousiasmée Akosua Nyarko, enseignante de 28 ans venue assister à l’investiture.
« Son leadership me donne l’espoir que mes enfants auront un avenir meilleur », a confié Mohammed Abubakar, agriculteur de 50 ans.
Avec AFP