Le président ghanéen John Dramani Mahama a signé, le 18 août 2025, un décret d’amnistie bénéficiant à 998 prisonniers.
Cette décision, prise sur recommandation du Conseil des services pénitentiaires et en consultation avec le Conseil d’État, s’appuie sur l’article 72(1) de la Constitution.
La grâce présidentielle, annoncée par un communiqué de la présidence, concerne plusieurs catégories de détenus.
En effet, les bénéficiaires incluent 787 primo-délinquants, 87 condamnés à mort dont les peines ont été commuées en réclusion à perpétuité, 51 condamnés à perpétuité dont la peine a été réduite à 20 ans, 33 prisonniers gravement malades, 36 détenus âgés de plus de 70 ans, deux mères allaitantes et deux cas particuliers examinés sur pétition.
Pour l’exécutif, cette mesure se veut à la fois humanitaire et pragmatique. « Le président reste attentif aux conditions de détention et à la nécessité de favoriser la réinsertion », a rappelé son porte-parole, Felix Kwakye Ofosu, également ministre de la Communication gouvernementale.
La décision intervient alors que le Ghana est confronté depuis plusieurs années à une surpopulation carcérale chronique. Les conditions des détenus sont dénoncées par les ONG de défense des droits humains dont Amesty international.
La vice-présidente, le professeur Naana Jane Opoku-Agyemang, a d’ailleurs profité de la même journée pour rencontrer la direction du Service pénitentiaire, dirigée par Mme Patience Baffoe-Bonnie.
Elle a salué les efforts entrepris par l’administration, notamment dans le développement de programmes agricoles, tout en appelant à une mobilisation nationale pour améliorer les conditions de détention.
« Il est de notre devoir, en tant que nation responsable, de garantir des conditions dignes aux détenus, de proposer des réformes significatives et de favoriser leur réinsertion sociale », a-t-elle déclaré.
Cette initiative présidentielle, qui touche aussi bien des détenus vulnérables que des condamnés à de lourdes peines, traduit une volonté politique de concilier justice et humanité.
Elle intervient également dans un contexte où John Dramani Mahama, de retour à la tête du pays après son élection en 2024, cherche à renforcer son image d’homme d’État attentif aux questions sociales et institutionnelles.