Le Ghana de John Mahama dévoile un plan ambitieux pour transformer sa filière cacao. Le gouvernement prévoit d’acquérir 200 000 hectares pour créer des plantations industrielles modernes.
Cette initiative vise à relancer une production en déclin depuis plusieurs années. Le ministre des Finances Cassiel Ato Forson a annoncé cette mesure le 16 mai 2025.
L’objectif est clair : donner au Conseil du cacao (Cocobod) les moyens de créer de nouvelles exploitations à grande échelle. Ces plantations industrielles doivent stimuler considérablement la production nationale. Par ailleurs, elles viendront compléter le travail des petits exploitants existants.
Cette décision répond à une urgence économique réelle. En effet, la production ghanéenne de cacao traverse une période difficile depuis plusieurs années. Les volumes ont chuté drastiquement entre 2019 et 2024.
L’Organisation internationale du cacao (ICCO) confirme cette tendance inquiétante. La production est passée de 771 000 tonnes en 2019/2020 à seulement 530 000 tonnes en 2023/2024. Cette baisse représente une diminution de 31 % en moins de cinq ans.
Plusieurs facteurs expliquent cette dégradation. Tout d’abord, l’orpaillage illégal, appelé localement « galamsey », envahit les terres agricoles.
Ensuite, le vieillissement des cacaoyers réduit leur productivité naturelle. De plus, la maladie virale du cacaoyer (Swollen Shoot) se propage rapidement. Selon le Cocobod, environ 500 000 hectares de vergers ne sont plus productifs à cause de ces problèmes combinés.
L’acquisition de 200 000 hectares nouvels devrait compenser cette perte de superficie exploitable. Cependant, les résultats ne seront pas immédiats.
Un cacaoyer nécessite entre trois et cinq ans avant de produire ses premières cabosses commercialisables. Les rendements significatifs n’apparaissent qu’à partir de la sixième ou septième année. Cette réalité biologique impose donc une vision à long terme.
Le Ghana nourrit l’ambition de retrouver son niveau de production de cacao record. L’objectif gouvernemental est d’atteindre un million de tonnes annuelles. Ce cap n’a été franchi que deux fois au cours des quinze dernières années. Les campagnes 2010/2011 et 2020/2021 avaient permis de dépasser ce seuil selon le Département américain de l’Agriculture.
Cette nouvelle stratégie industrielle pourrait transformer l’équilibre régional. Actuellement, la Côte d’Ivoire domine largement le marché mondial avec 2,1 millions de tonnes par an.
Cette production ivoirienne reste stable depuis 2019, contrastant avec les fluctuations ghanéennes. Si le Ghana réussit à stabiliser sa production autour d’un million de tonnes, l’écart entre les deux pays se réduira significativement.