Togo : « Les jeunes au village sont des sorciers », le député Gerry Taama fait des révélations

Gerry Taama

Crédit Photo : Facebook

Sur sa page Facebook, le député Gerry Taama a partagé une mauvaise expérience qu’il a vécue avec un membre de sa famille. Une histoire qui a énormément surpris ses abonnés.

En 2016, immergé dans le développement de son projet agricole à Siou, le député Gerry Taama s’est trouvé confronté à une proposition intrigante émanant de son cousin, surnommé Paul pour l’occasion.

« Frère aîné, je suis boulanger, formé chez les sœurs religieuses à Aledjo. Siou, un canton important, ne dispose pas d’une boulangerie permanente. Le pain se fait rare, seulement les jours de marché, et la demande est forte », expose Paul lors de leur rencontre.

Suite à un sondage rapide confirmant ce besoin, il interrogea Paul sur les besoins nécessaires pour concrétiser son projet. « Un four, une chambre pour faire lever le pain, des tables, des bacs, de la farine, de la levure… », énuméra ainsi Paul.

Avec un devis estimé à environ 400 000 francs, la décision est prise de se lancer. Un maçon de Kara construit le four, la pièce est aménagée, le bois est coupé, les tables sont installées, et la farine est acquise.

Lors de la première fournée, le député Gerry Taama était présent pour assister à l’émergence des premiers pains, délicieux et comparables à ceux de Lomé. Paul réussit à tout vendre avant midi, réalisant un bénéfice de 15 000 francs pour cette journée.

Même avec un bénéfice quotidien espéré de 10 000 francs, des projets d’expansion vers d’autres villages commencent à germer.

Cependant, quelques semaines plus tard, un revers survient. On informe le député qu’il n’y a plus de pain à Siou. « Paul, quel est le problème ? », lui demande-t-il. Paul répond : « Grand frère, c’est le pétrin à Niamtougou qui est en panne. »

L’enquête révèle que le pétrin fonctionne correctement, mais que Paul doit de l’argent aux fournisseurs. Les 300 000 francs semblent s’envoler.

Résigné, le député Gerry Taama décide d’abandonner le projet et de retourner à Lomé. Quelques semaines plus tard, une délégation le supplie de donner une seconde chance à Paul. Trop naïf, il accepte.

Trois semaines plus tard, il reçoit un appel de Siou l’informant qu’on ne produit plus de pain. Une information qui l’a énormément surpris.

C’est ainsi que l’aventure se termine. Par la suite, le sujet est complètement évité. Et lors de ses retours occasionnels au village, Paul vient le saluer, il lui remet 1000f, et tout le monde semble satisfait.

Pour ceux qui aspirent à entreprendre des projets, le député leur a suggéré de se tourner vers la fabrication de pain à Siou. Selon lui, il y a de l’argent à gagner. Il offre d’ailleurs le four gratuitement.

Il a ensuite conclu en ces termes : « L’Afrique n’a pas de problèmes d’argent, mais de ressource humaine. C’est tout. Les jeunes au village sont de vrais sorciers ».

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