L’Asie lorgne sur cette initiative des États-Unis ; Trump compte bien…

États-Unis gazoduc

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Le président américain Donald Trump a évoqué ce mardi 4 mars 2025 devant le Congrès un projet de gazoduc en Alaska qui intéresserait le Japon et la Corée du Sud.

Il s’agit du retour d’un ancien projet de gazoduc visant à transporter le gaz extrait du nord de l’Alaska sur 1.300 kilomètres jusqu’à un port du sud de l’Etat américain, où il serait transformé en gaz naturel liquéfié (GNL) et exporté par navire vers l’Asie.

Ce qu’a dit Trump sur le gazoduc

« Mon gouvernement travaille sur un immense projet de gazoduc en Alaska, parmi les plus grands au monde, dans lequel le Japon, la Corée et d’autres nations souhaitent être nos partenaires », a dit Donald Trump lors de son discours devant les parlementaires américains.

« Ce sera vraiment spectaculaire. Tout est prêt. Les permis ont été obtenus », a ajouté le président, fervent défenseur des énergies fossiles, qui a annoncé dès le premier jour de son retour à la Maison-Blanche un état d‘ « urgence énergétique » pour doper la production d’hydrocarbures des Etats-Unis.

Parmi les mesures prises à cet effet, le républicain a signé un décret présidentiel pour annuler l’interdiction de nouveaux forages dans une immense zone maritime décidée par son prédécesseur Joe Biden, qui concernait notamment l’Alaska.

Un vieux projet

L’idée de construire un gazoduc en Alaska existe depuis la découverte en 1967 de larges réserves de gaz — et de pétrole — sur la côte nord du territoire, plus précisément autour de la baie de Prudhoe.

Un premier projet avait été lancé à la fin des années 1970, avant d’être finalement abandonné, faute de viabilité économique.

Un autre a fait surface dans les années 2000, sous l’impulsion notamment de la gouverneure de l’Etat de l’Alaska Sarah Palin.

De grands groupes pétroliers étaient prêts à investir, parmi lesquels TransCanada, ConocoPhillips, BP et ExxonMobil. Même le géant russe Gazprom avait manifesté son intérêt en 2008. Mais le projet a connu le même sort, à nouveau pour des considérations financières.

Le coût de celui défendu par Donald Trump, appelé « Alaska LNG », est estimé à 44 milliards de dollars (41 milliards d’euros). Porté par le groupe américain Glenfarne, il ne devrait pas être opérationnel avant 2030 au mieux.

1.300 km de long

Le gazoduc espéré permettrait le transport vers le sud de l’Alaska des vastes réserves de gaz naturel du nord, situées dans la baie de Prudhoe et autour de Point Thomson.

Quasi intégralement enterré, il serait long de 807 miles (1.299 kilomètres) et pourrait transporter environ 100 millions de mètres cubes de gaz chaque jour jusqu’à un terminal à Nikiski, près de la capitale de l’Etat, Anchorage.

Le gaz naturel serait alors transformé dans une usine de liquéfaction sur place avant d’être exporté dans des navires méthaniers vers l’Asie, son principal débouché, atteinte en sept à neuf jours de navigation sur l’océan Pacifique.

Pour le marché asiatique pour le gazoduc

Ce projet de gazoduc avait déjà été mentionné lors d’une rencontre à Washington début février entre Donald Trump et le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba.

Le président américain, qui souhaite rééquilibrer la balance commerciale américaine auprès de ses partenaires, avait alors assuré que l’archipel s’était engagé à acheter des « quantités record » de gaz naturel américain, sans préciser la hauteur de l’investissement.

Les Philippines et Taïwan ont fait part de leur intérêt pour le gaz de l’Alaska.

La Corée du Sud a fait savoir de son côté à l’AFP que des « discussions » étaient en cours, mais qu’il n’y avait « rien de concret »pour le moment, par la voix de son ministère du Commerce.

© Agence France-Presse