La récente découverte d’un immense gisement gaz en Lorraine pourrait être un tournant majeur pour la France et le monde. Avec une estimation de 46 millions de tonnes, cet événement dépasse la moitié de la production mondiale actuelle d’hydrogène gris.
Ce trésor enfoui sous terre pourrait jouer un rôle crucial dans l’accélération de la transition énergétique. Cette découverte, bien que surprenante, a été le fruit de recherches intensives menées par l’équipe de scientifiques du laboratoire GeoRessources de l’Université de Lorraine et du CNRS.
Les implications de cette découverte sont vastes et promettent de redéfinir la manière dont nous envisageons l’énergie propre à l’avenir. ?
Gaz : une découverte faite par hasard… ou presque
Au départ, les chercheurs ne cherchaient pas de l’hydrogène naturel, mais du méthane. Toutefois, leur forage à une profondeur de 1250 mètres leur a permis de découvrir quelque chose d’inattendu.
Ce gisement est estimé à 46 millions de tonnes d’hydrogène blanc, ce qui surpasse de loin la production annuelle actuelle d’hydrogène gris. Ce dernier est généralement produit dans les usines à partir de gaz naturel, un processus extrêmement polluant.
L’importance de cette découverte réside dans sa capacité à fournir une source d’énergie propre, en remplacement des méthodes traditionnelles qui émettent une grande quantité de CO2.
Philippe de Donato, directeur de recherche au laboratoire GeoRessources, a souligné que le sous-sol du bassin houiller lorrain est incroyablement riche en hydrogène blanc.
Si cette découverte se confirme, elle pourrait être un atout majeur pour la transition vers des sources d’énergie plus respectueuses du climat. La réduction des émissions de gaz à effet de serre devient ainsi un objectif plus accessible.
L’or blanc de demain
Comparé au pétrole, l’hydrogène blanc pourrait bien devenir l’« or blanc » de demain. Laurent Favre, PDG de Plastic Omnium, a récemment déclaré que cet hydrogène, naturel et natif, est disponible en grandes quantités et pourrait être utilisé tel quel.
Contrairement à l’hydrogène vert ou gris, l’hydrogène blanc ne nécessite pas de processus de production coûteux et polluants. La présence de gisements similaires en Australie, au Mali et aux États-Unis souligne l’importance croissante de cette ressource à l’échelle mondiale.
En France, ce gisement pourrait non seulement accélérer la transformation du secteur des transports, mais aussi limiter la production polluante d’hydrogène gris ou vert. Avec le développement des véhicules propres, tels que les bus fonctionnant à l’hydrogène, cette ressource pourrait jouer un rôle clé dans la transition énergétique.
Cependant, des tests supplémentaires sont nécessaires pour confirmer l’étendue et la valeur de cette découverte. Si elle se révèle aussi prometteuse qu’anticipée, elle pourrait contribuer significativement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre en France pour les années à venir.