Gambie : un énorme changement approche pour les populations

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Crédits photo : Pixabay / Jorono

La Gambie se trouve à l’aube d’une transformation constitutionnelle majeure, un processus qui pourrait redéfinir l’avenir politique de ce petit pays ouest-africain.

Après des années de consultations, de débats et de médiations, un nouveau projet de Constitution est en passe de voir le jour, promettant de remplacer le texte de 1997, vestige d’une époque autoritaire révolue.

Une gestation de longue date en Gambie

Ce cheminement vers une nouvelle loi fondamentale, initié en 2018, illustre la complexité de la transition démocratique gambienne. La Commission de révision constitutionnelle, créée pour piloter ce processus, a mené un travail de fond, consultant largement les citoyens, tant sur le sol national qu’au sein de la diaspora.

Cependant, le premier projet, fruit de ces efforts, s’est heurté en 2020 à des obstacles politiques au sein de l’Assemblée nationale, révélant les tensions persistantes autour de questions cruciales telles que la limitation du mandat présidentiel ou les critères de citoyenneté.

Face à cette impasse, le gouvernement a fait preuve de pragmatisme en sollicitant l’expertise de l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale.

Cette démarche a permis de relancer le dialogue, avec l’implication de médiateurs de renom comme l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan et le diplomate Mohamed Ibn Chambas. Leurs efforts ont contribué à rapprocher les positions, sans toutefois gommer toutes les divergences.

Le projet de loi constitutionnelle 2024 qui émerge de ce processus porte en lui l’ambition de moderniser en profondeur le cadre institutionnel gambien. Il vise à renforcer l’équilibre des pouvoirs, à consolider la protection des droits fondamentaux et à clarifier des procédures démocratiques essentielles.

Néanmoins, le texte doit encore trouver un équilibre délicat entre la volonté de réforme et la nécessité d’un large consensus politique pour assurer son adoption.

L’enjeu est de taille pour la Gambie. L’adoption de cette nouvelle Constitution marquerait un tournant décisif dans la consolidation de l’État de droit et le renforcement des institutions démocratiques du pays.

Elle représenterait également un signal fort envoyé à la communauté internationale, attestant de l’engagement du pays dans la voie des réformes.

Le parcours qui attend ce projet reste semé d’embûches. Il devra d’abord obtenir l’aval de l’Assemblée nationale avant d’être soumis à l’approbation du peuple gambien par référendum.

Ce processus, s’il aboutit, permettrait à la Gambie de tourner définitivement la page de l’ère Jammeh et d’ancrer durablement le pays dans une nouvelle ère démocratique, offrant ainsi aux Gambiens la promesse d’un avenir politique plus stable et plus juste.