Gabon : les choses s’accélèrent ; le pays va gagner gros sur son minerai de fer grâce à…

minerai de fer Gabon

Crédits photo : Pixabay / Pierre Blanche

Le Gabon s’apprête à entrer dans une nouvelle ère économique grâce à l’exploitation de ses importantes ressources en minerai de fer.

En effet, un partenariat récemment conclu entre la société australienne Genmin Limited et le géant chinois Sinohydro Corporation Limited, filiale du groupe PowerChina, promet de transformer le secteur minier du pays et de diminuer sa dépendance historique aux hydrocarbures.

Ce rapprochement, formalisé par la signature d’un protocole d’accord contraignant le 17 avril 2025, vise à accélérer le développement du projet Baniaka, un gisement de fer exceptionnellement prometteur situé dans le Sud-Est du Gabon.

L’ambition affichée est claire : faire de ce site un centre de production de minerai de fer vert à haute teneur, un positionnement stratégique dans le contexte mondial de transition énergétique.

L’accord, d’une durée initiale de trois ans, prévoit une collaboration étroite dans les domaines de l’ingénierie, de la construction et du financement.

Sinohydro s’engage à proposer dans les prochains mois une offre intégrée d’ingénierie, d’approvisionnement et de construction (EPC).

De son côté, Genmin mettra à disposition toutes les informations techniques nécessaires pour permettre au partenaire chinois d’élaborer une proposition détaillée couvrant non seulement la construction des installations minières, mais également des services d’exploration et d’exploitation.

Le Gabon sécurise son avenir économique

Le protocole inclut également une période d’exclusivité permettant à Sinohydro de travailler sans concurrence externe à la conception de cette proposition.

En cas d’accord sur les termes contractuels, une seconde phase d’exclusivité serait engagée pour la négociation d’un contrat EPC juridiquement contraignant.

L’aspect financier constitue un pilier majeur de cette alliance. Sinohydro apportera son concours pour mobiliser un financement d’au moins 250 millions de dollars, une somme qui pourrait provenir d’institutions financières internationales, d’investisseurs privés ou d’acheteurs industriels de minerai de fer.

Ce partenariat s’inscrit dans une stratégie nationale plus large. Le 20 mars 2025, le gouvernement gabonais a signé une convention minière avec Genmin pour l’exploitation du gisement de Baniaka, sous l’égide du président élu Brice Clotaire Oligui Nguema.

Les termes de l’accord reflètent la volonté du Gabon de maximiser les bénéfices nationaux : le pays obtient une participation gratuite de 10% dans le projet, avec une option pour acquérir jusqu’à 25% supplémentaires.

Un taux d’imposition de 35% sera appliqué aux bénéfices, auquel s’ajoutera une redevance minière de 5% sur les revenus de vente.

Un gisement de classe mondiale au Gabon

Le gisement de Baniaka est considéré comme l’un des plus importants dépôts de minerai de fer non exploités au monde, avec environ 2 milliards de tonnes de réserves à 65% de teneur.

Son exploitation représente un enjeu majeur pour le Gabon, dont l’économie reste fortement dépendante des hydrocarbures.

La production, initialement prévue pour 2025, a été reportée à 2026 en raison des retards dans la mobilisation des financements nécessaires à la construction de la mine.

Les ambitions de production sont conséquentes : Baniaka devrait initialement produire 5 millions de tonnes de minerai de fer par an, pour atteindre progressivement 10 millions de tonnes annuelles. Cette cadence placera le Gabon parmi les producteurs significatifs du continent africain.

Ce projet n’est pas isolé dans la stratégie minière du pays. Le gisement de Belinga, autre site majeur, a déjà vu ses premières expéditions de minerai réalisées en décembre 2023 par le groupe australien Fortescue, après la signature d’une convention en février de la même année.

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