Au Gabon, Ali Bongo va se réjouir des sanctions de la Banque Mondiale et de la BAD qui illustrent les imperfections du régime qui l’a évincé du pouvoir.
En effet, des médias locaux (gabonais) annoncent la suspension des financements de la Banque africaine de développement (BAD) à l’endroit de la République Gabonaise.
Cette décision, active depuis trois mois, a été prise en raison de l’accumulation d’impayés par le pays envers cette institution financière panafricaine.
En attendant le communiqué officiel du gouvernement à ce sujet, on a en mémoire que cette nouvelle intervient après celle annoncée par le ministère gabonais des Comptes publics qui faisait état de la suspension des décaissements de la Banque mondiale pour des raisons identiques.
Les arriérés de dettes du pays à l’endroit de l’institution de Bretton Wood faisaient alors état de 17 milliards de Fcfa au 10 janvier 2025.
En effet, la BAD joue pourtant un rôle fondamental dans le financement de projets stratégiques pour le Gabon.
Tenons par exemple la route Ndendé-Doussala et les barrages hydroélectriques de Kinguélé Aval et Ngoulmendjim qui sont des projets phares pilotés par l’institution financière panafricaine.
Ces infrastructures sont essentielles pour améliorer les infrastructures routières et augmenter la production énergétique nationale.
Défis financiers croissants
La suspension à répétition des financements des bailleurs est la conséquence de défis financiers sans cesse croissants de l’état des finances publiques du gouvernement de la transition.
Cette situation « ponctuelle » tient à plusieurs facteurs : l’insuffisante mobilisation sur le marché international de ressources prévues dans la loi de finances ; la prise en charge volontariste de mesures sociales additionnelles fortes particulièrement attendus de longue date par les populations ; l’affection circonstancielle de ressources importantes à des opérations stratégiques pour le pays.
Une énième sanction financière de la BAD
Pour rappel, la BAD, la Banque Mondiale et plusieurs autres bailleurs de fonds avait suspendu ses financements à l’endroit du Gabon, suite au Coup d’Etat militaire du 30 août 2023 qui a renversé Ali Bongo.
Deux mois après, l’institution financière panafricaine a décidé de lever les sanctions imposées au Gabon, soit le 6 novembre 2023.
En effet, les sanctions financières imposées au Gabon sont contre-productives pour le pays. Car, elles remettent en question sa signature sur le marché financier international, et même local.
En plus, être dans l’incapacité d’honorer ses engagements rend les investisseurs méfiants et les prêteurs frileux.
La conséquence, c’est que le Gabon peut se retrouver dans une situation où les marchés financiers pourraient ne plus lui prêter de l’argent nécessaire pour booster son économie.
La suspension de financements a un potentiel dissuasif sur les progrès infrastructurels et énergétiques et pourrait également éroder la confiance d’autres investisseurs et bailleurs de fonds, renforçant ainsi les conséquences économiques adverses.
Dans ce contexte fragile, le Gabon est encouragé à intensifier ses efforts pour stabiliser ses finances publiques et rétablir la confiance avec ses partenaires internationaux.
Des mesures rapides pour apurer dans les meilleurs délais, les arriérés de dettes envers la BAD sont impératifs non seulement pour reprendre les projets laissés en suspens mais aussi pour éviter toute autre suspension de soutien financier.