Après avoir évincé du pouvoir Ali Bongo au Gabon, les militaires retournent dans les casernes.
«La prestation de serment par le président de la République élu (…) mettra fin à la présidence de transition et conduira au retour à l’ordre constitutionnel civil », a déclaré dans un communiqué vidéo le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, porte-parole du CTRI, officialisant le « retour des militaires dans leurs casernes ».
Au programme de la cérémonie de ce samedi 3 mai 2025, outre la prestation de serment, discours officiel, performances artistiques et défilé militaire. Par ailleurs, un « concert de victoire » gratuit sera organisé sur le front de mer à Libreville.
Pendant plusieurs jours dans la capitale gabonaise, des centaines d’ouvriers se sont employés à nettoyer et repeindre les abords des principaux axes entre le centre de la ville et le stade.
Parallèlement, les autorités et les médias officiels ont diffusé des appels au civisme en vue d’accueillir les hôtes étrangers du Gabon.
« Il est demandé à tous les citoyens du Grand Libreville, d’accueillir chaleureusement les invités de marque », écrivait dès le 22 avril le ministère de l’Intérieur dans un communiqué.
De sérieux défis attendent désormais M. Oligui Nguema à la tête du Gabon, un pays riche en pétrole, mais dont l’économie n’est pas en difficulté.
Parmi les principales préoccupations, le réseau d’électricité vieillissant occasionne de nombreuses coupures d’électricité, le chômage des jeunes avoisine les 40 %, les infrastructures routières sont absentes ou dégradées et la dette du pays devrait atteindre les 80 % du PIB en 2025.
Durant la transition, le président Oligui Nguema s’est présenté comme un « bâtisseur » en lançant ou relançant de nombreux chantiers de construction au Gabon. Il a également promis de « sévir » contre la corruption et de remettre le pays en marche.
Selon la nouvelle Constitution, le président élu prendra la tête du pays avec des pouvoirs élargis. Le poste de Premier ministre a été supprimé à la faveur de la création d’un poste de vice-président.
Selon de nombreux observateurs, après le coup de force qui a renversé Ali Bongo au Gabon, il était temps que les militaires retournent dans les casernes.
Avec AFP