Gabon : 131 milliards ; voici combien Brice Oligui Nguema est prêt à emprunter pour…

Gabon Brice Oligui Nguema

Crédits photo : Le Monde / © LUDOVIC MARIN | Crédits : AFP

Le Gabon de Brice Oligui Nguema s’engage dans une nouvelle phase de son développement économique avec l’annonce d’un emprunt majeur de 131 milliards de FCFA (209 millions USD) auprès d’Afreximbank.

La décision de ce prêt de 131 milliards a été approuvée le 20 février en Conseil des ministres par le Président de Transition au Gabon, Brice Oligui Nguema.

Il est à noter que ce financement substantiel vise à soutenir le Plan national de développement de la Transition (PNDT), une initiative gouvernementale lancée en janvier 2024.

Avec ses 293 projets de développement estimés à 4536 milliards FCFA, le PNDT témoigne des aspirations de modernisation du pays sous la direction du nouveau pouvoir instauré en août 2023.

Il faut néanmoins savoir que la démarche intervient dans un contexte économique délicat pour le Gabon.

Le gouvernement de transition, répondant aux attentes sociales post-coup d’État, a déjà augmenté les effectifs de la fonction publique et relevé de 40% les dépenses d’investissements pour 2024.

Ces orientations, si elles répondent à des besoins immédiats, soulèvent des questions sur la soutenabilité de la dette nationale.

L’agence de notation Fitch anticipe d’ailleurs une progression de l’endettement du pays, qui pourrait atteindre 71% du PIB, avant de grimper à 72% en 2025 et 2026.

Ces projections contrastent avec les déclarations du ministre des Comptes publics, Charles M’Ba, qui affirme un taux d’endettement de 54% fin 2024, bien en deçà du plafond de 70% fixé par la CEMAC.

Le financement d’Afreximbank s’intègre dans une stratégie plus large de diversification des sources de financement.

En janvier 2025, Libreville négociait déjà un emprunt de 98,3 milliards de FCFA auprès de Cargill Financial Services International pour son Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC), destiné aux infrastructures essentielles.

La transition gabonaise se trouve ainsi devant un dilemne entre nécessité de développement et prudence financière.

Le succès de cette politique dépendra de la capacité du gouvernement à transformer ces emprunts en investissements productifs, tout en maintenant l’équilibre délicat de ses finances publiques.

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