L’entreprise SpaceX d’Elon Musk a annulé un vol test de sa mégafusée Starship, dimanche 24 août 2025, disant avoir besoin de temps pour régler certains problèmes ; c’est un nouveau revers pour le milliardaire après une série noire d’essais marqués par des explosions.
Les problèmes en série ont fait douter certains observateurs de la capacité de cette mégafusée à mener à bien le projet fou d’Elon Musk de coloniser Mars.
Une version modifiée doit aussi servir au programme Artemis de la NASA, qui prévoit le retour des Américains sur la Lune, avec pour objectif d’y maintenir cette fois une présence durable.
Ce dixième vol de la plus grande fusée de l’histoire devait se tenir à 18 h 30, heure locale (1 h 30 lundi à Paris), à partir de la base de l’entreprise américaine au Texas, dans le sud des Etats-Unis.
Mais environ un quart d’heure avant l’heure prévue du décollage, SpaceX a annoncé l’annulation de celui-ci. « Retrait du dixième vol d’aujourd’hui de Starship, pour prendre le temps de résoudre un problème avec les systèmes au sol », a annoncé l’entreprise sur X, sans donner d’autre précision.
SpaceX n’a pas annoncé de nouvelle date pour le lancement. Mais sur son site un compte à rebours suggère qu’un nouvel essai pourrait avoir lieu à la même heure lundi soir.
Elon Musk lui-même avait posté un message sur X une heure plus tôt : « Lancement de Starship 10 ce soir ». Les routes étant toujours fermées à proximité de la base, il est possible que le lancement ait lieu lundi ou mardi, mais SpaceX n’a donné aucune information concernant un éventuel report.
Ce nouveau vol avait pour objectif une série d’expériences sur l’étage supérieur de la fusée, c’est-à-dire le vaisseau, avant qu’elle n’amerrisse dans l’océan Indien. Contrairement à de précédents essais, il n’était pas prévu cette fois-ci que SpaceX tente de rattraper le lanceur par des bras mécaniques, une manœuvre spectaculaire que seule l’entreprise maîtrise.
Lors des trois essais effectués cette année, SpaceX a subi de multiples déconvenues techniques. Les deux premiers avaient été marqués par la spectaculaire explosion en début de vol de l’étage supérieur de la fusée, provoquant les deux fois des pluies de débris au-dessus des Caraïbes.
A la fin de mai, le vaisseau de Starship avait cette fois réussi à atteindre l’espace, mais avait explosé avant la fin de la mission programmée, à cause d’une fuite de carburant.
La société d’Elon Musk mise sur une stratégie risquée : le lancement de multiples prototypes afin de corriger au fur et à mesure les problèmes rencontrés en situation de vol. Mais cette succession de déconvenues, à laquelle s’est ajoutée en juin une explosion lors d’un test au sol, nourrit les doutes alors qu’Elon Musk continue de tabler sur de premiers lancements vers la planète Mars dès 2026.
Cette mission est donc « soumise à une forte pression », car, malgré les nombreux tests, la fusée ne « s’est pas révélée fiable », a dit à l’Agence France-Presse Dallas Kasaboski, du cabinet de conseil Analysys Mason. En d’autres termes, « les succès n’ont pas surpassé les échecs », selon lui.
Le développement de Starship, dont le premier vol test s’est tenu en avril 2023, pourrait toutefois s’accélérer, SpaceX ayant obtenu l’aval du régulateur américain de l’aviation pour augmenter sa cadence de lancements. Donald Trump, dont Elon Musk a été un proche conseiller, a pour sa part exhorté son gouvernement à lever les freins administratifs aux activités spatiales commerciales.
© AVEC AFP