Une cinquantaine de personnes ont manifesté vendredi à Paris devant l’ambassade de la République démocratique du Congo, en soutien au journaliste congolais Stanis Bujakera, menacé de 20 ans de prison dans son pays.
Des équipes de Reporters sans frontières (RSF) et du magazine Jeune Afrique, dont Stanis Bujakera est le correspondant, ont appelé à la libération du journaliste, devant un camion publicitaire affichant sa photo et le message : « ce journaliste risque 20 ans de prison ».
M. Bujakera, arrêté le 8 septembre et jugé depuis octobre, est accusé « d’avoir fabriqué et distribué » une note des renseignements civils incriminant les renseignements militaires dans la mort d’un opposant, Chérubin Okende, en juillet dernier.
C’est sur cette note que se basait un article de Jeune Afrique, non signé de Stanis Bujakera, qui lui a valu son arrestation.
Début mars, le ministère public a requis 20 ans de prison à son encontre. Le tribunal doit rendre sa décision d’ici au 20 mars.
Après un procès « durant lesquels les mensonges de l’accusation ont été dévoilés au grand jour, les réquisitions ahurissantes contre le journaliste Stanis Bujakera ont de quoi nous inquiéter », a déclaré vendredi Arnaud Froger, responsable du Bureau investigation de RSF, cité dans un communiqué de l’organisation de défense de la liberté de la presse.
Une telle condamnation « serait tout simplement l’une des plus lourdes jamais prononcées contre un journaliste en Afrique centrale depuis le début du siècle. Désormais, seule une relaxe pure et simple constituerait une porte de sortie honorable pour la justice congolaise dans cette affaire », a-t-il commenté.
« Nous espérons encore que le droit sera dit, mais nous sommes très préoccupés par la manière dont l’enquête et le procès ont été menés », a abondé Marwane Ben Yahmed, le directeur de publication de Jeune Afrique, selon la même source.
« Le ministère public n’a pu apporter aucune preuve de la culpabilité de Stanis Bujakera Tshiamala, le dossier est vide, les experts sollicités ont eux-mêmes conclu que notre journaliste n’avait pas pu être le premier diffuseur de ce document qu’il est accusé d’avoir fabriqué…
Rien ne tient dans cette affaire et pourtant, une peine extrêmement lourde a été requise contre Stanis », a-t-il déploré.
© AVEC AFP
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