Donald Trump et ses deux fils adultes pourraient devoir verser 370 millions de dollars d’amende et être privés d’une partie de leur empire immobilier si un juge de New York les condamne vendredi au civil pour fraudes financières.
L’ex-président des Etats-Unis, candidat à un retour à la Maison Blanche, ses fils Donald Trump Jr et Eric Trump ont comparu lors d’un procès civil fleuve d’octobre à janvier, accusés d’avoir énormément gonflé la valeur des actifs de leur empire familial Trump Organization.
Une décision écrite et sans audience pourrait être rendue vendredi par le juge Arthur Engoron, a confirmé à l’AFP une source proche du dossier.
La procureure générale de l’Etat de New York Letitia James, élue démocrate, qui a porté plainte au civil à l’automne 2022 pour fraudes financières, leur réclame 370 millions de dollars de dédommagements et le verdict du tribunal civil de Manhattan pourrait aussi retirer aux Trump le contrôle de leurs entreprises et actifs immobiliers à New York.
Trump et ses fils accusés de fraudes répétées
Trump père et fils sont accusés d’avoir fait enfler de manière colossale durant les années 2010 la valeur des gratte-ciel, hôtels de luxe ou golfs dans le monde entier, au coeur de la Trump Organization, pour obtenir des prêts plus favorables de banques et de meilleures conditions d’assurance.
Certains actifs, comme la Trump Tower sur la 5e Avenue de Manhattan, sont emblématiques de la réussite de l’homme d’affaires qui s’était lancé en politique sur son image de bâtisseur à succès.
Avant même le procès, d’octobre à janvier, le juge Engoron, avec qui Donald Trump a des relations exécrables, avait jugé la fraude constituée.
Le magistrat avait estimé que le parquet général de l’Etat de New York de Letitia James présentait « des preuves concluantes qu’entre 2014 et 2021, les prévenus (avaient) surévalué les actifs » du groupe de « 812 millions (à) 2,2 milliards de dollars » selon les années.
En conséquence de « fraudes répétées », le juge avait ordonné fin septembre la liquidation des sociétés gérant ces actifs, comme la Trump Tower ou le gratte-ciel de style néo-gothique et bientôt centenaire du 40 Wall Street, dans le hall duquel Donald Trump a donné quelques-unes de ses conférences de presse après les audiences au procès.
Cette décision avait été suspendue en appel.
Le magnat et tribun républicain de 77 ans n’a cessé de tempêter contre une justice aux mains selon lui des démocrates du président Joe Biden, dénonçant « un procès digne d’une république bananière ».
Ses avocats ont plaidé un dossier d’après eux juridiquement vide.
Contrairement aux procès pénaux cette année — comme celui fixé jeudi au 25 mars pour des paiements afin de faire taire une star du porno — Donald Trump ne risque pas la prison dans cette affaire civile.
Avec AFP