La RDC songe sérieusement à quitter l’Organisation internationale de la Francophonie. Les autorités s’indignent de l’attitude ambiguë de l’Organisation sur les conflits avec les groupes armés.
« Nous constatons que la Francophonie ne nous soutient pas dans le conflit dans l’Est de la RDC. Elle ne se prononce pas clairement sur les tueries. Nous sommes touchés par les crimes de l’Est. Nous allons évaluer notre appartenance à la Francophonie, et à l’issue de cette évaluation, des décisions seront prises. L’option de quitter la Francophonie n’est pas à exclure« , a averti , Patrick Muyaya Katembwe, le ministre congolais de la Communication.
La RDC a déjà boycotté la Journée internationale de la Francophonie, célébrée le 20 mars.
Le pays est en proie à une grave montée des tensions, alors que les rebelles du M23 (Mouvement du 23 mars) s’accentuent dans le Nord-Kivu.
La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a décidé d’un déploiement de forces pour épauler Kinshasa. L’Afrique du Sud, la Tanzanie et le Malawi ont envoyé des militaires.
La France a quant à elle subi plusieurs revers en Afrique ces derniers mois, qui ont entraîné le retrait de ses contingents armés au Mali, au Niger ou en Centrafrique.
Une francophonie en difficulté malgré la dynamique démographique
Cette perte de vitesse dans le domaine de la formation et de l’éducation se reflète dans le déclin de la francophonie sur le continent.
Si les prévisions à l’horizon 2050 assurent que 80% des francophones vivront en Afrique, c’est plutôt en raison de la dynamique démographique du continent que d’une véritable politique francophone et francophile.
Au contraire, les États africains semblent de plus en plus résolus à se détacher de cet héritage linguistique, en atteste la position du Gabon qui, quelques jours avant le sommet de la Francophonie en 2013, a annoncé l’introduction de l’anglais obligatoire à l’école primaire.
Le Rwanda a montré comment un pays au régime autoritaire pouvait en peu de temps tourner le dos au français.
Dans les pays francophones où les systèmes éducatifs sont dégradés, le dividende démographique de la francophonie ne sera pas automatique.
Au contraire, tandis que le nombre de locuteurs potentiels de français augmente de manière mécanique grâce au dynamisme démographique avec un effectif scolarisé en augmentation de 31 % en dix ans, la qualité de l’enseignement du français régresse et la maîtrise de la langue diminue.
Dans les pays non-francophones, la langue française progresse : elle réussit à se positionner comme une langue internationale capable d’offrir un avenir professionnel à ses locuteurs ; les autorités éducatives ont souvent décidé d’accorder une place plus importante au français dans l’enseignement des langues étrangères, nous l’avons constaté aussi bien en Afrique du Sud qu’en Éthiopie.
Mais les objectifs fixés en matière d’apprentissage du français s’avèrent le plus souvent irréalisables tant le déficit de professeurs de français est important.
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