France : vers le retrait de nouvelles troupes stationnées en Afrique

France Afrique

Crédit Photo : Institut français des relations internationales

Le président de France, Emmanuel Macron, a décidé de réduire radicalement les effectifs militaires stationnés en Afrique. Concrètement, il s’agit du Gabon, du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, selon des informations obtenues par notre rédaction.

Au terme de longues discussions, cette décision a été actée lors d’un conseil de défense qui s’est tenu à la mi-décembre 2023.

Bien que le nombre exact de soldats qui seront retirés n’ait pas encore été défini, la baisse sera significative dans les trois pays. Les bases de Libreville (Gabon), Dakar (Sénégal) et Abidjan (Côte d’Ivoire) accueillaient jusqu’à présent environ 350, 350 et 950 militaires français.

Désormais, seule une centaine de postes devraient être maintenus dans chaque ville, principalement pour des fonctions de soutien logistique.

Il s’agit d’un tournant important pour la présence militaire française en Afrique de l’Ouest qui s’inscrit dans la continuité de la doctrine définie par le président Macron en février 2023.

L’objectif est de réduire l’empreinte de la France dans les capitales africaines et de passer à un modèle plus discret et flexible, capable de s’adapter aux besoins des partenaires locaux.

Les récents coups d’État survenus au Mali, au Burkina Faso et au Niger ont accéléré ce processus de retrait déjà amorcé. La junte au pouvoir à Niamey a d’ailleurs contraint la France à évacuer ses troupes dès la fin décembre 2023.

Selon nos informations, l’exécutif souhaite que ce dégraissage s’accélère dans les prochains mois, même s’il faut encore en discuter les modalités avec les pays partenaires.

L’idée est de limiter les affectations de militaires français sur le long terme et les implantations de leurs familles, pour donner une image moins statique et « coloniale » des bases restantes.

Pour accompagner ce retrait et convaincre des leaders africains parfois sceptiques, la France envisage également de nommer un représentant spécial dédié à l’Afrique.

Jean-Marie Bockel, ancien secrétaire d’État à la Coopération, fait figure de favori. Sa nomination enverrait un signal politique fort sur la rupture avec les réseaux de la « Françafrique ».

De leur côté, les États-Unis réfléchissent aussi à l’adaptation de leur dispositif en Afrique suite aux turbulences politiques récentes au Sahel.

De nouvelles coopérations sont donc envisageables entre forces françaises et américaines, sur le modèle de ce qui existait au Niger jusqu’au coup d’État. Malgré les revers subis, Paris et Washington estiment que la lutte antiterroriste demeure primordiale sur le continent.

Bien que le nombre de soldats concernés et le calendrier exact de retrait doivent encore être précisés, cette décision marque incontestablement un tournant pour la politique africaine de la France.

Après des décennies de présence militaire controversée, Paris opte désormais pour une approche plus discrète, flexible et respectueuse de la souveraineté de ses partenaires. L’avenir dira si cette inflexion sera suffisante pour apaiser les tensions avec certains pays et renouer un dialogue apaisé.

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