Un réseau d’importation de cocaïne par bateau a été démantelé et 800 kilos de cette drogue saisis à bord d’une embarcation avant que les ballots de drogue soient largués en mer, a annoncé le procureur de la République de Rennes (Ouest), qui salue une « première en France ».
Dans la nuit du 3 au 4 avril 2025, « une vaste opération de police judiciaire a été déclenchée dans les départements du Calvados et de la Seine-Maritime (nord-ouest) (…) pour interpeller en flagrant délit les auteurs d’une importation de produits stupéfiants (cocaïne) par drop-off », a détaillé Frédéric Teillet dans un communiqué.
Le « drop-off » consiste à larguer des ballots de drogue en haute mer, qui sont récupérés ensuite par des petits bateaux de pêche.
Ce mode opératoire est « caractéristique des groupes criminels organisés les plus aguerris », selon le magistrat.
Au cours de cette opération, qui a mobilisé une centaine de policiers, « 800 kg de cocaïne sont découverts à bord d’une embarcation », un cargo parti du Brésil et qui devait rejoindre Amsterdam, selon ce communiqué.
Le cargo a été dérouté vers le port de Dunkerque (nord-ouest) et l’ensemble de l’équipage, 22 marins d’origine philippine, placé en garde à vue.
Parallèlement, huit personnes, six hommes dont trois marins-pêcheurs et deux femmes, ont été interpellées à Tancarville, le Havre et Ouistreham (nord-ouest).
Parmi ces personnes, se trouve « un ressortissant albanais », a précisé le procureur.
« Certains ont des casiers judiciaires liés à des infractions de pêche, d’autres des condamnations pour vols aggravés, violences ou trafic de produits stupéfiants », a-t-il ajouté.
« Cette opération exceptionnelle est une première en France par le mode opératoire mis à jour et inédite par le déploiement des moyens de l’ensemble des forces de sécurité intérieures françaises », a fait valoir le procureur.
Elle a permis de « matérialiser pour la première fois une importation massive de cocaïne via la technique du drop-off, qui ne se traduisait jusqu’alors que par des échouages massifs de marchandise perdue sur les plages ».
© AFP