Des agriculteurs français hostiles à la gestion par les autorités de l’épidémie de dermatose nodulaire contagieuse bloquent toujours mardi plusieurs axes routiers, ainsi qu’une ligne de train, un mouvement de protestation qui englobe aussi l’hostilité à la signature du traité de libre-échange UE-Mercosur.
Alors que le Premier ministre Sébastien Lecornu entamait une réunion avec les ministres et préfets concernés par ces manifestations, l’autoroute A64, reliant Bayonne et Toulouse dans le sud-ouest du pays, restait bloquée par des agriculteurs sur 180 km.
En particulier à Carbonne, près de Toulouse, où les agriculteurs ont campé une quatrième nuit, des tracteurs et des bottes de paille barrent l’autoroute.
Une manifestation d’agriculteurs sur un passage à niveau à Villefranche-de-Lauragais bloque également la circulation des trains entre Toulouse et Castelnaudary, a indiqué à l’AFP l’exploitant SNCF Réseau.
Le principal accès routier à l’Andorre est bloqué depuis vendredi. Les commerces de produits détaxés du Pas de la Case, habituellement pris d’assaut avant Noël sont fortement impactés, déplore le gouvernement andorran.
Depuis l’apparition d’un premier foyer en France en juin, la stratégie de l’Etat face à la dermatose nodulaire prévoit l’abattage de toutes les bêtes des foyers affectés, des restrictions de mouvements des troupeaux et une « vaccination d’urgence » des bovins dans un rayon de 50 km autour de la zone concernée mais pas généralisée au plan national.
Un déplacement dans le sud-ouest de la ministre de l’Agriculture Annie Genevard n’a pas permis d’apaisement.
« Au vu des annonces de la ministre » Annie Genevard lundi, les blocages « ne sont pas près de se lever », a déclaré à l’AFP Guillaume Bénazet, secrétaire départemental du syndicat agricole Jeunes Agriculteurs. « Tout ce qu’on avait proposé, notamment la fin de l’abattage total, rien n’a été étudié. Donc on continue », a-t-il poursuivi.
Annie Genevard avait assuré lundi « entendre » la détresse des éleveurs lors d’une réunion de crise à Toulouse, en rappelant que les « trois piliers » de la stratégie sanitaire restaient l’abattage systématique dès la détection d’un cas, la vaccination et la restriction de mouvements.
En région parisienne, des agriculteurs ont également bloqué mardi une route nationale à Méré.
« C’est l’agriculture française qui est en jeu », estime Vincent Thoumieux, 30 ans, secrétaire général des Jeunes agriculteurs des Yvelines, à l’origine de la mobilisation. « Pour l’instant, nous ne sommes pas impactés (par la dermatose nodulaire contagieuse, DNC) mais à la vitesse à laquelle ça se propage, ça risque d’arriver et il faut traiter ce sujet à en priorité, en même temps que le Mercosur, pour moi tout est lié », assure l’agriculteur.
© Avec l’Agence France-Presse