France : outre le réarmement de l’Europe, le pays prépare la reconstruction de…

Macron France AES

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Dix-neuf projets, pour un total de 200 millions d’euros : l’annonce des lauréats du « Fonds Ukraine » financé par la France pourrait préfigurer, pour les entreprises françaises, des marchés bien plus importants quand il faudra reconstruire le pays.

Ce fonds, abondé par des dons des ministères de l’Économie et des Affaires étrangères français, avait été lancé en juin par les présidents français et ukrainien, Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky.

Des projets portés par 17 entreprises

Il s’agit en majorité de petites, moyennes entreprises et d’entreprises de taille intermédiaire (ETI).

On note aussi des grands groupes comme EDF (Electricité de France) ou Thales (défense).

Elles ont été sélectionnées par l’Ukraine elle-même parmi 70 propositions.

Leur valeur cumulée s’élève à plus de 700 millions d’euros.

Les projets retenus concernent cinq secteurs prioritaires :

-Energie,

-Eau,

-Santé,

-Déminage,

-Infrastructures, tous lourdement affectés par la guerre déclenchée par la Russie en 2022.

Les lauréats ont été dévoilés en présence notamment de la vice-Première ministre ukrainienne en charge de l’Économie, Ioulia Svyrydenko, des ministres français de l’Économie Eric Lombard, des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, du Commerce extérieur Laurent Saint-Martin et de l’envoyé spécial d’Emmanuel Macron pour la reconstruction de l’Ukraine, Pierre Heilbronn.

« Trois échelons qui se complètent »

Mme Svyrydenko a espéré que d’autres pays « suivraient l’exemple » ainsi donné.

Elle a mentionné un besoin de « 524 milliards d’euros » estimé par la Banque mondiale pour reconstruire l’Ukraine.

La responsable a souligné qu’au moment où l’Ukraine souhaitait « réduire le rôle de l’Etat », il était opportun de s’intéresser aux privatisations à grande échelle que projette le pays.

Le contraste pouvait paraître incompréhensible entre la grande salle du ministère de l’Economie remplie d’hommes d’affaires venus parler de l’avenir économique de l’Ukraine et les propos inquiétants du président Macron, évoquant « la menace russe » pour l’Europe, bien au-delà de l’Ukraine, et la nécessité de réarmer l’Europe et la France, face notamment au désengagement apparent des Etats-Unis.

« Il y a trois échelons qui se complètent », a expliqué Eric Lombard, « la défense de l’Ukraine, sa reconstruction et la défense de l’Union européenne ». « Nous devons traiter les trois en même temps », a-t-il dit.

© AFP