France : officiel, ces prénoms sont désormais interdits définitivement par l’état civil

France : officiel, ces prénoms sont désormais interdits définitivement par l’état civil

Crédit photo : Radio Canada

En France, la législation encadrant le choix des prénoms a considérablement évolué au fil des années. Avant 1993, les parents devaient sélectionner un prénom parmi ceux figurant dans les calendriers ou appartenant à l’histoire.

 La loi du 8 janvier 1993 a libéralisé cette pratique, accordant aux parents une liberté presque totale.

Néanmoins, cette liberté n’est pas absolue. Les officiers d’état civil peuvent signaler au procureur de la République les prénoms susceptibles de porter préjudice à l’enfant.

Si le ministère public partage cette préoccupation, l’affaire est portée devant le juge aux affaires familiales qui peut ordonner la suppression du prénom litigieux.

Le cadre juridique protège avant tout l’intérêt supérieur de l’enfant. Les critères d’évaluation incluent notamment le risque de moqueries, l’association à des événements ou personnages controversés, ou encore la confusion possible avec des marques commerciales.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il n’existe pas de liste officielle des prénoms interdits en France.

Chaque situation est examinée au cas par cas par les autorités compétentes. Cette approche individualisée permet de prendre en compte le contexte particulier de chaque demande.

Les restrictions varient également selon les pays. Certaines nations comme l’Allemagne ou le Danemark imposent des limitations bien plus strictes, avec des listes fermées de prénoms autorisés ou des comités d’approbation spécifiques.

La réglementation des prénoms en France

Plusieurs cas médiatisés illustrent les limites imposées par l’état civil français. L’un des exemples les plus connus concerne le prénom « Nutella » que des parents souhaitaient donner à leur fille en 2015.

 Le tribunal a refusé ce choix, estimant qu’il associait l’enfant à une marque commerciale et l’exposait potentiellement à des moqueries.

D’autres tentatives originales ont également été rejetées. « Fraise » a ainsi été refusé car jugé trop fantaisiste et susceptible de provoquer des railleries. Le prénom « Mini-Cooper », faisant référence à une voiture, a connu le même sort pour des raisons similaires.

Certains prénoms sont rejetés en raison de leur connotation négative ou choquante. C’est notamment le cas de « Lucifer », associé au diable dans la tradition chrétienne, qui a été plusieurs fois refusé par la justice française.

De même, « Clitorine » a été écarté pour son évidente référence anatomique jugée préjudiciable pour l’enfant.

Un cas particulièrement révélateur concerne une petite fille que ses parents voulaient appeler « Mégane » alors que leur nom de famille était « Renault ».

 L’état civil a considéré que cette combinaison, créant une homonymie parfaite avec un modèle automobile, pourrait nuire à l’enfant tout au long de sa vie.

Le prénom « Titeuf », inspiré du célèbre personnage de bande dessinée, a également été refusé.

Les autorités ont estimé que ce prénom, bien qu’affectueux dans l’intention des parents, risquait d’exposer l’enfant à des moqueries persistantes durant sa scolarité et sa vie professionnelle.

L’influence historique et culturelle sur les refus administratifs

Certains prénoms, bien que traditionnels ou historiques, peuvent être rejetés en raison de leur association avec des personnages controversés.

Le prénom « Adolphe », par exemple, n’est pas formellement interdit en France, mais son attribution est devenue extrêmement rare depuis la Seconde Guerre mondiale en raison de son lien évident avec Adolf Hitler.

Les officiers d’état civil et les juges examinent également la dimension culturelle des prénoms proposés.

Un prénom acceptable dans une culture peut être considéré comme inapproprié dans le contexte français. Cette approche vise à faciliter l’intégration sociale future de l’enfant.

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