France : les premiers narcotrafiquants « les plus dangereux » transférés vers une prison spéciale

2 femmes condamnées

Prisoner in prison with handcuff

Les narcotrafiquants « les plus dangereux » de France ont commencé à être transférés le 22 juillet 2025 vers une prison spéciale, dans le nord du pays, équipée notamment de brouilleurs de drone et de téléphone, pour les empêcher de rester en lien avec l’extérieur et de continuer leurs activités depuis leurs cellules.

Le quartier haute sécurité de la prison de Vendin-le-Vieil, dans le nord de la France, est le premier à avoir été choisi pour les accueillir. Dix-sept ont été transférés, sur une centaine au total.

Un deuxième quartier de haute sécurité doit entrer en fonction en octobre à la prison de Condé-sur-Sarthe, dans l’ouest de la France. Au total, 200 détenus sont appelés à être incarcérés dans ces deux nouveaux quartiers de lutte contre la criminalité organisée.

Selon Thomas Vaugrand, du syndicat Ufap-Unsa Justice, « ce sont tous des détenus avec des moyens financiers extérieurs assez importants, des moyens de continuer (…) leur trafic ou alors de commanditer des meurtres depuis leur cellule ». L’objectif du dispositif est d’« isoler ces profils, rendre étanche l’établissement avec l’extérieur ».

La cour de promenade de la prison de Vendin-le-Vieil a ainsi été bétonnée pour empêcher la dissimulation d’objets. Un portique à ondes millimétriques a été installé. Les parloirs ont été dotés d’hygiaphones, avec une vitre empêchant le contact physique entre détenus et visiteurs.

Le narcotrafiquant Mohamed Amra, dont l’évasion sanglante en mai 2024 a coûté la vie à deux agents pénitentiaires, « a vocation à aller dans cette prison », a déclaré sur la chaîne TF1 le ministre de la justice Gérald Darmanin le 22 juillet 2025.

Plusieurs avocats ont déploré la difficulté à contester ces transfèrements et le choix des détenus soumis à ce régime carcéral renforcé, dénonçant un « détournement » d’une procédure conçue pour empêcher des narcotrafiquants de continuer leurs activités depuis leur prison.

Le Syndicat de la magistrature (SM, classé à gauche) a lui aussi dénoncé « fermement la procédure de sélection des détenus transférables qui ne permet qu’un exercice factice des droits de la défense ».

Sur TF1, M. Darmanin a indiqué que « 70% des détenus » qui iraient dans cette prison étaient en détention provisoire et expliqué que le choix des personnes était effectué par les magistrats instructeurs, le renseignement pénitentiaire et l’administration pénitentiaire.

Ces premiers transfèrements « signent le retour officiel des quartiers haute sécurité, supprimés il y a plus de quarante ans », estime le SM.

Avec AFP

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