France / les APL : très mauvaise nouvelle pour les étudiants étrangers

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Crédits photo : Adobe Stock

De nombreux étudiants étrangers en France vont connaître des heures difficiles avec une réforme sur les APL. Concrètement, ces allocations logement en France traversent une nouvelle période sombre.

Le Sénat a en effet voté l’adoption du gel des aides personnalisées au logement dans le budget 2026. Mais la chambre haute du Parlement français a aussi décidé de durcir considérablement les conditions d’accès pour les étudiants extra-européens.

La mesure, adoptée par 222 voix contre 119, impose désormais deux années de résidence sur le territoire français avant toute possibilité de bénéficier de ces allocations.

Le texte budgétaire prévoit un gain de 100 millions d’euros en 2026. Les années suivantes, l’État économiserait 200 millions supplémentaires. Depuis 2017, rappelons-le, les prestations ont déjà diminué de près d’un quart. Cette nouvelle contraction s’inscrit donc dans une trajectoire descendante amorcée il y a huit ans. Les locataires concernés, déjà fragilisés par la hausse continue des loyers, verront leur pouvoir d’achat se réduire mécaniquement.

La restriction pour les étudiants venus d’ailleurs provoque une levée de boucliers. Plusieurs sénateurs ont tenté, sans succès, de faire rejeter ces dispositions. L’écologiste Ronan Dantec a dénoncé un « contresens historique évident » selon Public Sénat. Le socialiste Adel Ziane, de son côté, a déploré des « économies faites sur les dos des plus jeunes et des plus précaires ». Bref, la majorité sénatoriale n’a pas cédé. Elle a suivi la proposition du gouvernement malgré ces critiques virulentes.

Un sénateur du groupe Les Indépendants, où siège Horizons, a lui-même exprimé ses réserves. Il a mis en garde contre les conséquences en juillet prochain : difficultés accrues pour les étudiants, impayés pour les propriétaires, pression supplémentaire sur les collectivités territoriales et les services du Crous. Enfin, cette inquiétude n’a pas suffi à inverser le vote.

Les étudiants non européens, aujourd’hui au nombre de plusieurs centaines de milliers dans l’enseignement supérieur français selon Campus France, devront justifier d’un séjour continu de vingt-quatre mois pour prétendre aux allocations logement. Cette condition, si le budget est définitivement adopté, entrera en vigueur au cours du premier semestre 2026. Pour certains observateurs, la France risque de perdre en attractivité auprès des jeunes internationaux qui choisissent actuellement l’Hexagone pour leurs études supérieures.

Les syndicats étudiants, dont l’UNEF, dénoncent une mesure qu’ils qualifient de xénophobe. Ils rappellent que beaucoup d’étudiants étrangers arrivent sans bourse du Crous et doivent travailler parallèlement à leurs études. Les aides au logement, souvent comprises entre 100 et 250 euros mensuels, constituent un soutien financier déterminant pour boucler les fins de mois dans un contexte où les loyers ne cessent d’augmenter, particulièrement dans les grandes villes universitaires.

Le texte doit maintenant passer à l’Assemblée nationale. Des amendements pourraient encore modifier ces dispositions avant un vote final. Mais pour l’instant, les étudiants concernés restent dans l’incertitude, incapables de savoir si leurs conditions de vie se dégraderont dès l’été prochain.

© Agence France-Presse

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