En France l’ex-ministre des Solidarités Damien Abad, inculpé de tentative de viol, a confirmé ce jeudi 13 juin 2024 à l’AFP se représenter aux élections législatives (30 juin et 7 juillet) dans sa circonscription, où l’extrême droite est arrivée largement en tête lors des élections européennes dimanche 9 juin.
« Je pars en candidat divers droite sans étiquette », a indiqué le député apparenté Renaissance, le parti de la majorité présidentielle, confirmant une information de l’hebdomadaire local La Voix de l’Ain, ajoutant avoir le soutien de son camp.
Une responsable locale du groupe Renaissance a confirmé que le parti ne présenterait pas de candidat face à lui.
Ancien chef des députés du parti conservateur LR, Damien Abad avait été nommé en mai 2022 ministre des Solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées dans le gouvernement d’Elisabeth Borne, une nomination vue comme une prise de guerre du président Emmanuel Macron à droite de l’échiquier politique.
Il avait été réélu député de l’Ain (département au centre-est de la France) en juin 2022.
Après une enquête du site d’investigation Mediapart, Damien Abad, accusé de violences sexuelles par trois femmes, avait quitté l’exécutif début juillet 2022 à l’occasion d’un remaniement.
En mai 2024, il a été mis en examen pour tentative de viol en 2010 sur l’une de ses accusatrices et placé sous le statut plus favorable de témoin assisté dans les deux autres affaires.
Lors de son interrogatoire par des juges mi-mai à Paris, l’ex ministre a argué des limites physiques imposées par son handicap pour réfuter toute tentative de viol et nié la soumission chimique évoquée par ses accusatrices.
« Les gens me connaissent, ils savent la personne que je suis », s’est défendu jeudi l’élu âgé de 44 ans, rejetant l’idée que l’affaire puisse nuire à sa candidature.
Celle-ci est également compliquée par la percée du parti d’extrême droite Rassemblement national (RN) qui dispose d’un des cinq sièges de députés dans l’Ain et, fort de ses 36,53% des suffrages locaux aux élections européennes, espère en gagner d’autres.
Depuis le triomphe électoral du RN, arrivé dimanche dernier en tête du scrutin européen en ralliant 31,3% des voix au plan national et la dissolution de l’Assemblée nationale décidée dans la foulée par le président de la République Emmanuel Macron, la recomposition politique s’accélère à grands pas en France, virant parfois au chaos.
© avec l’AFP
Retrouvez l’essentiel de l’actualité sur notre compte Tiktok.