La France s’apprête à perdre un de ses derniers cartouches économique au profit de la Chine. La chine prépare un des plus grands complexes nucléaires au monde avec la centrale de Zhangzhou.
Le réacteur numéro 2 de type “Hualong-1” de la centrale de Zhangzhou, dans le sud-est de la Chine, vient d’achever avec succès les tests à chaud. Prochaine étape : le chargement du combustible nucléaire.
La centrale de Zhangzhou est une véritable épine dorsale de la stratégie énergétique chinoise avec pas moins de 6 réacteurs Hualong-1 pour un total de puissance de 7,2 GW, faisant d’elle la deuxième plus puissante au monde.
Les tests à chaud sont l’équivalent nucléaire de la dernière répétition générale avant une première mondiale. Concrètement, on fait circuler l’eau dans le circuit primaire à haute température, mais sans combustible radioactif, pour vérifier que tous les systèmes de sécurité, de refroidissement et de régulation fonctionnent correctement.
Cette opération permet de valider le comportement thermique du réacteur en conditions réelles, tout en testant les équipements mécaniques et numériques. À Zhangzhou, tout s’est déroulé comme prévu, et les ingénieurs peuvent désormais passer à l’étape critique du chargement de l’uranium.
Le réacteur Hualong-1 est présenté comme le fleuron du savoir-faire nucléaire national, Développé par le géant CNNC (China National Nuclear Corporation), c’est un modèle à eau pressurisée à trois boucles, fruit du croisement de deux projets précédents : l’ACP1000 de CNNC et l’ACPR1000+ du groupe CGN.
Avec une puissance d’un million de kilowatts par unité (1 GW ou 1 000 MW), le Hualong-1 a été conçu pour répondre aux standards internationaux tout en restant indépendant des technologies étrangères. En clair, c’est un réacteur « maison », pensé pour être exporté.
Zhangzhou, une centrale qui voit très grand
La centrale de Zhangzhou ne comptera pas deux mais six réacteurs à terme, pour une capacité totale de 7,2 millions de kilowatts. Le premier est déjà opérationnel depuis janvier 2025. Le second devrait se connecter au réseau électrique d’ici la fin de l’année, tandis que les trois autres unités sont en construction.
Une fois l’ensemble en service, chaque réacteur produira plus de 10 milliards de kilowattheures par an. De quoi économiser plus de 3 millions de tonnes de charbon par an et éviter l’émission de 8,16 millions de tonnes de CO₂. C’est un gain écologique équivalent à la plantation de 70 millions d’arbres chaque année.
La France zappée, le pari nucléaire chinois
La France laissée pour compte. Actuellement, le nucléaire ne fournit que 5 % de l’électricité chinoise. Pékin veut porter ce chiffre à 10 % en 2035, puis à 18 % en 2060, en parallèle d’une réduction drastique des énergies fossiles. Le Hualong-1 est l’instrument technique central de cette stratégie, autant pour sa fiabilité que pour sa capacité à être déployé à grande échelle.
Des réacteurs Hualong-1 sont en cours de construction au Pakistan, et d’autres projets sont envisagés en Europe, en Amérique latine ou en Afrique.
Le programme avance à un rythme soutenu : moins de six ans entre le début du chantier et la mise en service du premier réacteur, un exploit dans un secteur souvent ralenti par les surcoûts et les retards. Le deuxième suit le même calendrier.
Les ingénieurs de CNNC ont d’ailleurs travaillé main dans la main avec des centres de recherche chinois pour affiner la conception des composants, les protocoles de sûreté et les systèmes de refroidissement. Une approche industrielle et scientifique étroitement couplée, qui reflète la manière chinoise de conduire les grands projets technologiques.