Le nouveau Premier ministre français Michel Barnier a fixé ce vendredi 7 septembre 2024 parmi ses priorités de « maîtriser les flux migratoires avec des mesures concrètes », revaloriser le travail et ne pas augmenter la dette de la France, dans sa première interview.
Sa nomination a mis fin à soixante jours de suspense consécutives aux législatives anticipées de juillet, qui ont débouché sur une Assemblée nationale fragmentée en trois blocs : gauche, centre droit et extrême droite.
Ce scrutin avait été convoqué après la dissolution de l’Assemblée décidée par le président Emmanuel Macron dans le sillage d’une déroute de sa majorité aux élections européennes de début juin, où l’extrême droite est arrivée en tête.
Sur la chaîne TF1, le chef du gouvernement, nommé la veille, a vanté sa « capacité à négocier », lui qui fut commissaire européen et en charge du Brexit.
Il a aussi assuré qu’il « respectait » les électeurs du Rassemblement national même s’ il n’avait « rien en commun » avec le parti d’extrême droite.
L’ancien ministre de droite a justifié sa nomination par sa « capacité de négocier, de mettre des gens ensemble, de les respecter, de les écouter ».
« Je n’ai rien de commun ou pas grand choix de commun avec les thèses ou les idéologies du Rassemblement national », mais « je respecte » les 11 millions de Français qui ont voté pour lui, a-t-il ajouté.
Interrogé sur le déficit public abyssal, qui devrait se creuser encore à 5,6% du PIB cette année, le Premier ministre a répondu : « Face à cette urgence, je ne m’interdis pas une plus grande justice fiscale ».
Il s’est également dit favorable à une « amélioration » de la réforme controversée sur les retraites sans pour autant « tout remettre en cause ».
Partisan en 2021 d’un rapport de l’âge légal à 65 ans, M. Barnier s’est refusé à dire s’il reviendra sur le décalage de 62 à 64 ans inscrit dans la réforme adoptée au forceps en 2023.
@Avec l’AFP