La ministre de la Culture française a demandé ce mardi 8 octobre 2024 le classement de la tour Eiffel au titre des monuments historiques, entraînant la « colère » de ceux qui exploitent le monument célèbre dans le monde entier, dont la mairie de Paris est propriétaire.
La tour Eiffel « est seulement +inscrite+ et non +classée+ au titre des monuments historiques, alors que seul le classement la protègerait véritablement », a déclaré Rachida Dati dans un entretien au quotidien le Parisien.
« Je demande le classement », a déclaré la ministre de droite, précisant que le préfet de région avait prévu un courrier en ce sens à la maire socialiste Anne Hidalgo, sa rivale politique.
« En cas de refus de sa part, je prendrai la décision d’un classement d’office », a ajouté la ministre de la Culture, candidate à la mairie de Paris en 2026.
« Aujourd’hui on protège très très bien la tour Eiffel », a répondu Anne Hidalgo mardi.
L’édile socialiste a indiqué avoir rencontré dans la matinée le président Emmanuel Macron au sujet de l’héritage des Jeux olympiques, saluant une « grande convergence de vues », sans plus de précisions.
Les déclarations de Mme Dati ont provoqué la « colère » de Jean-François c, le président de la Société d’exploitation de la tour Eiffel (SETE), dont la mairie de Paris est actionnaire.
« Le ministère de la Culture peut demander un classement si un site est en péril. Mais la tour Eiffel ne l’est pas ! », s’est-il agacé auprès de l’AFP.
« On est le monument de France qui investit le plus sur sa rénovation patrimoniale. On aura mis 400 millions d’euros dans l’espace de 13 ans, on est en train de faire la campagne de peinture la plus ambitieuse jamais faite, on a refait l’ascenseur, des travaux d’accessibilité… », a énuméré M. Martins.
Un classement monument historique obligerait en outre l’Etat « à financer 40% des travaux » du monument, souvent appelé « la Dame de fer », « ce qu’il n’est pas capable d’assumer », a-t-il cinglé, dénonçant une « instrumentalisation politique » de la part du ministre de la Culture.
Interrogé par l’AFP, le président de l’association Sites & Monuments, Julien Lacaze, a expliqué que le classement n’empêchait pas le maintien des anneaux olympiques sur la Dame de fer, un projet d’Anne Hidalgo vivement contesté.
Les anneaux, propriété du CIO, ont été retirés de la tour Eiffel à la fin des Jeux olympiques 2024, pour être en principe réinstallés, dans une forme plus légère, jusqu’en 2028.
@Avec l’AFP