Le Premier ministre français François Bayrou évoque la possibilité de tenir un référendum sur « un plan cohérent, avec des propositions claires, lisibles » visant à réduire les déficits et la dette publics.
« C’est un plan d’ensemble que je veux soumettre, il demandera des efforts à tout le monde, et par l’ampleur qui doit être la sienne, il ne peut réussir si le peuple français ne le soutient pas », a-t-il déclaré dans un entretien au Journal du Dimanche (JDD) mis en ligne ce samedi 3 mai 2025 au soir.
« Un référendum ne peut être décidé que par le président de la République. Le gouvernement propose, le président décide. Mais la question de l’adhésion des Français aux réformes est bien la question centrale », a-t-il poursuivi.
Le gouvernement de François Bayrou, qui est parvenu à faire adopter le budget 2025 en début d’année en échappant à une série de motions de censure, est désormais engagé dans la préparation du budget pour 2026.
Il estime qu’il lui faut trouver 40 milliards d’euros pour respecter ses objectifs de réduction du déficit public de 5,4% du produit intérieur brut (PIB) cette année à 4,6% l’an prochain.
« Notre pays a devant lui deux défis massifs, les plus lourds de son histoire récente: une production trop faible et une dette écrasante. (…) Il faut un plan complet de retour à l’équilibre. Un volet production et un volet finances publiques. Les deux sont indispensables », martèle-t-il.
François Bayrou estime que son plan « doit proposer des solutions précises, avec un objectif clair: être moins dépendant de la dette dès cette année, et à l’horizon de quatre ans, revenir sous le seuil des 3% de déficit public ».
« Cela passera par une baisse déterminée des dépenses. Par la simplification. Par une meilleure efficacité de l’Etat et de l’action publique en général », a-t-il préconisé, tout en réaffirmant que « la solution n’est pas dans de nouveaux impôts ».
Par cette idée de référendum, le Premier ministre cherche à contourner les blocages liés notamment à l’absence de majorité à l’Assemblée nationale française.
« Quand on réforme par les voies classiques, par le passage en force, que se passe-t-il ? Le pays entre en grève, les manifestations s’enchaînent, et personne ne sait si ceux qui défilent connaissent vraiment le contenu de ce qu’ils contestent », estime-t-il.
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