France : le gouvernement face à des accusations de « trahison »

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Après François Bayrou, le gouvernement persiste : « l’impératif » d’un équilibre financier conjugué à un nouvel effort militaire ne rend « pas réaliste » le retour à la retraite à 62 ans, quitte à se faire accuser de « trahison » par la gauche, en plein « conclave » des partenaires sociaux.

« La retraite à 62 ans, avec le cadrage qui a été fixé de revenir à l’équilibre du système des retraites en 2030, (…) c’est juste que c’est pas réaliste », a ainsi déclaré le 17 mars la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin.

Une déclaration dans la droite ligne de celle de François Bayrou qui a répondu « non » le 16 mars à une question sur un retour de l’âge de départ à la retraite à 62 ans, contre 64 ans dans la loi actuelle, compte tenu du contexte international.

Le Premier ministre a ainsi donné l’impression de préempter, au moins sur ce point, l’issue des discussions entre partenaires sociaux.

Ce que le ministre de l’Economie Eric Lombard a tenté de rectifier par la suite en affirmant que c’est le conclave qui « doit se prononcer ».

Mais la voix de M. Lombard, interlocuteur privilégié des socialistes dans les négociations budgétaires qui ont abouti à une non censure du gouvernement, semble un peu isolée au sein de l’exécutif et du bloc qui le soutient à l’Assemblée.

Certes, a dit le 17 mars sur FranceInfo l’ex Première ministre Elisabeth Borne, auteure de la réforme contestée de 2023, les partenaires sociaux « ont toute latitude pour réfléchir à des améliorations », sur les carrières longues, la pénibilité, ou l’équité hommes-femmes, mais « à condition d’assurer l’équilibre du système de retraite ».

Une trahison

« C’est absolument scandaleux », a réagit auprès de l’Humanité, Denis Gravouil, secrétaire confédéral de la CGT chargé des négociations sur les retraites.

Le représentant syndical dénonce « une trahison de la parole donnée aux organisations syndicales et aux parlementaires », qui est aussi, selon lui, l’aboutissement d’une stratégie visant, depuis plusieurs semaines, « à torpiller le processus de discussions en cours » (trois sessions de réunions sur onze ont déjà eu lieu).

« Ceci est finalement cohérent avec les réelles positions de François Bayrou qui, en bon macroniste, est depuis toujours favorable à cette réforme, derrière sa très opportuniste façade d’ouverture au dialogue », analyse le syndicaliste.

Avec AFP

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